(Beyrouth) Le groupe État islamique (EI) a affirmé jeudi avoir «libéré» des femmes détenues dans le nord de la Syrie par les forces kurdes confrontées à une offensive du voisin turc.

Une unité «des soldats du califat» a attaqué mercredi un QG des forces kurdes près de la ville de Raqa, «libérant un certain nombre de femmes musulmanes enlevées» par les combattants kurdes, selon un communiqué de l’EI diffusé sur les chaînes Telegram.

Le communiqué ne précise pas la nationalité de ces femmes ni si elles sont affiliées à l’EI.   

Par ailleurs, trois combattants palestiniens de l’EI, originaires de la bande de Gaza, ont fui un centre de détention des forces kurdes près de la ville de Tal Abyad, conquise par les forces turques dans le nord syrien, d’après une source proche du dossier à Gaza.

Les trois hommes ont appelé leurs familles mercredi, leur assurant qu’ils n’avaient pas l’intention de rentrer. Avant de rallier l’EI, deux d’entre eux étaient membres de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza.

Fer de lance de la lutte contre l’EI en Syrie, les forces kurdes retiennent des milliers de djihadistes et leurs familles dans des prisons et des camps dans le nord du pays en guerre.

Maintes fois, les autorités kurdes, mais aussi les pays européens, ont mis en garde contre une résurgence de l’EI à la faveur de l’opération d’Ankara.

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Des soldats syriens pro-régime défilent dans une rue à Aïn Issa.

Dimanche, les autorités kurdes ont rapporté l’évasion de près de 800 femmes et enfants de djihadistes étrangers d’un camp de déplacés à Aïn Issa, situé à proximité de combats entre forces kurdes et supplétifs syriens pro-turcs.

Quelques jours plus tôt, cinq djihadistes de l’EI se sont échappés d’une prison près de la ville de Qamichli, selon les forces kurdes. La Belgique a ensuite annoncé la fuite de deux djihadistes belges, sans détailler les circonstances de leur évasion.

Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants kurdes, Mazloum Abdi, a annoncé mercredi le «gel» des opérations contre l’EI. Les FDS se contenteront d’opérations «défensives».

Durant les longues années de lutte contre l’EI, les FDS avaient bénéficié du soutien de la coalition internationale emmenée par Washington.  

En mars, elles ont proclamé la fin du «califat» des djihadistes, avec la conquête de leur dernier bastion de Baghouz. Depuis, les FDS traquent les djihadistes qui ont renoué avec la clandestinité et formé des cellules dormantes, notamment dans la province de Deir Ezzor.

Quelque 12 000 djihadistes de l’EI, des Syriens, des Irakiens mais aussi 2500 à 3000 étrangers originaires de 54 pays, sont détenus dans les prisons des Kurdes en Syrie, selon les autorités locales kurdes.

De plus, les camps de déplacés accueillent 12 000 étrangers, 4000 femmes et 8000 enfants de djihadistes parqués sous haute surveillance.