(Beyrouth) Une attaque « israélienne » a visé tôt mercredi le sud de la Syrie en guerre, a rapporté l’agence officielle syrienne Sana, une ONG évoquant des tirs de missiles contre des « positions militaires » du régime et de ses alliés.

« Des tirs de missiles probablement israéliens ont visé » des régions du sud syrien, notamment le secteur de Tall al-Hara, une colline élevée de la province de Deraa, au sud de Damas, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

L’Observatoire fait état de « pertes humaines » dans ce secteur, sans être en mesure de fournir un bilan exact.

« L’ennemi israélien a lancé une agression après minuit contre le secteur de Tall al-Hara », a rapporté de son côté l’agence Sana sur son site Internet, faisant état de dégâts matériels.

Depuis le début en 2011 de la guerre en Syrie, Israël a mené plusieurs frappes contre l’armée syrienne mais aussi contre les forces de l’Iran et du Hezbollah libanais, alliés indéfectibles du régime de Bachar al-Assad et deux grands ennemis de l’État hébreu implantés en Syrie.

Les tirs de missiles ont visé des « positions militaires » du régime ou de milices alliées, notamment le puissant mouvement chiite du Hezbollah, d’après le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Outre le secteur de Tall al-Hara, deux zones de la province voisine de Qouneitra ont été visées, d’après la même source. Toutes ces cibles se situent non loin du plateau du Golan en partie occupé et annexé par Israël.

« La défense anti-aérienne du régime a été activée pour contrer » l’attaque, a souligné M. Abdel Rahmane. « Certains missiles ont été abattus, d’autres ont atteint leurs cibles », a-t-il précisé.

Coup « dévastateur »

A la mi-juin, Tall al-Hara avait déjà été visée par des frappes israéliennes selon l’OSDH et les médias étatiques syriens.

Le Hezbollah y a érigé des radars alors que le régime syrien y a installé des batteries antiaériennes, avait indiqué l’OSDH par le passé.

Par ailleurs le 30 juin, six civils et neuf combattants prorégime ont péri dans des frappes israéliennes près de Damas et dans la province centrale de Homs, selon l’OSDH.  

Israël a toujours affirmé son intention de continuer à viser les positions tenues par l’Iran ou le Hezbollah en Syrie, et qu’il ne laisserait pas Téhéran s’implanter à sa frontière.

Les frappes interviennent dans un contexte de tensions accrues au Moyen-Orient, Israël d’un côté et l’Iran et le Hezbollah de l’autre multipliant les déclarations fracassantes.

Le 14 juillet, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait prévenu le Hezbollah qu’Israël lui infligerait un coup « dévastateur » en cas d’attaque du mouvement chiite.

Quelques jours plus tôt, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait estimé que l’État hébreu ne serait pas « épargné » en cas de conflit entre les États-Unis, alliés d’Israël, et l’Iran.

Déclenché avec la répression de manifestations par le pouvoir, le conflit en Syrie s’est complexifié avec l’implication de puissances étrangères. Il a fait plus de 370 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.