(Jérusalem) Une délégation de 35 parlementaires français s’est rendue mardi sur un site archéologique israélien controversé à Jérusalem-Est, partie palestinienne occupée et annexée de la ville.

Cet immense site archéologique et touristique, appelé la Cité de David, se trouve au cœur du quartier palestinien de Silwan, en contrebas des murailles de la Vieille ville, et accueille chaque année 500 000 visiteurs.

Les députés et sénateurs français y ont visité une route souterraine inaugurée récemment par l’association israélienne nationaliste Elad, qui gère le lieu avec l’Autorité nationale israélienne de la nature et des parcs.  

Selon Elad, dont le but avoué est de renforcer la présence des colons juifs dans ce quartier palestinien, cette route était utilisée il y a environ 2000 ans pour le pèlerinage vers le Second Temple juif.

AFP

Selon l’ONG israélienne Elnet, il s’agit de la plus grande délégation d’élus français à s’être rendus en Israël.

Lors de l’inauguration de la route souterraine le 1er juillet, les Palestiniens avaient dénoncé la participation de l’ambassadeur des États-Unis en Israël et d’un conseiller de la Maison-Blanche, perçue comme un soutien américain à la colonisation israélienne à Jérusalem-Est et dans les Territoires palestiniens, en violation du droit international.

Une ONG israélienne, La Paix Maintenant, accuse de son côté les auteurs des fouilles d’avoir endommagé les maisons palestiniennes situées au-dessus du tunnel.

«C’est le berceau de notre civilisation, un lieu historique de premier plan», a affirmé Simon Sutour, sénateur du Gard et l’un des deux socialistes de la délégation, composée notamment d’élus de La République en marche (LREM), des Républicains (LR) et de l’Union des démocrates et indépendants (UDI).

«Je comprends ce que les Arabes vivant dans ce quartier peuvent ressentir mais il s’agit d’un lieu historique qui prouve encore la présence juive ici il y a 2000 ans», a ajouté M. Sutour, également vice-président du groupe d’amitié France-Israël.

«Israël est un pays ami et allié et notre enjeu est de banaliser les relations entre les deux pays indépendamment du conflit israélo-palestinien», a déclaré Aurore Bergé, porte-parole de LREM et présidente du groupe d’amitié.  

Selon l’ONG israélienne Elnet qui œuvre au renforcement des relations bilatérales entre l’Europe et Israël et qui a organisé la visite, il s’agit de la plus grande délégation d’élus français à s’être rendus en Israël.

Israël considère Jérusalem comme sa capitale «unifiée et indivisible». Mais la communauté internationale ne reconnaît pas l’occupation depuis 1967 puis l’annexion de Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l’État auquel ils aspirent.