Le président américain Donald Trump a sollicité dans une lettre au premier ministre pakistanais Imran Khan l'aide d'Islamabad pour résoudre le conflit en Afghanistan, a annoncé lundi le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

M. Trump, dans cette missive, « a déclaré que son objectif régional le plus important était de parvenir à un règlement négocié de la guerre en Afghanistan » et a demandé dans ce cadre « le soutien » du Pakistan, a écrit le ministère dans un communiqué.

« La décision américaine est la bienvenue », a commenté Islamabad, qui « réitère son engagement à jouer un rôle de facilitateur de bonne foi ».

« Nous ferons de notre mieux pour que les talibans s'asseyent à la même table que les Américains afin que les négociations puissent aller de l'avant », a de son côté déclaré Imran Khan lundi soir lors d'une émission télévisée.

D'après les autorités pakistanaises, Donald Trump a également « reconnu » le coût de la guerre contre le terrorisme, tant pour les États-Unis que pour le Pakistan, et a appelé à travailler à « renouveler le partenariat » américano-pakistanais.

Ce changement de ton de M. Trump, jusqu'alors très critique à l'égard du Pakistan, intervient alors que Washington redouble d'efforts pour mettre un terme à un conflit remontant à 2001, quand une coalition internationale menée par les États-Unis avait chassé les talibans du pouvoir.

Alors que les insurgés ont intensifié en 2018 leurs attaques contre les forces de sécurité afghanes, l'envoyé américain pour la paix en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a rencontré une délégation talibane à Doha en octobre et novembre.

M. Khalilzad a entamé dimanche un périple de 19 jours qui le mènera dans huit pays, dont l'Afghanistan, le Pakistan, le Qatar ou encore la Russie, afin de parvenir à un « processus de paix inclusif » en Afghanistan, a annoncé le département d'État dans un communiqué.

Mi-novembre, le président américain avait déclaré avoir annulé des centaines de millions de dollars d'aide au Pakistan parce qu'« il ne fait rien, rien du tout, pour nous ».

Washington reproche de longue date à ce pays de donner refuge sur son territoire à des groupes armés qui ensuite attaquent les troupes afghanes et américaines de l'autre côté de la frontière afghano-pakistanaise, ce qu'Islamabad a toujours nié.

Début janvier, Donald Trump avait déjà accusé de « mensonges » et de « duplicité » le Pakistan, qui a rejoint les États-Unis en 2001 dans leur guerre contre le terrorisme. « Il abrite les terroristes que nous chassons en Afghanistan », avait-il tweeté.

Le président afghan Ashraf Ghani a récemment annoncé la constitution d'une « équipe de négociation » de 12 personnes et indiqué qu'une « feuille de route pour les négociations de paix » avait été établie.

Les talibans ont rejeté ces propositions, assurant une nouvelle fois vouloir négocier « avec les envahisseurs américains » et non avec l'exécutif de Kaboul, qualifié d'« entité impuissante imposée de l'étranger ».