Le secrétaire général de l'ONU a tempéré jeudi l'espoir d'un début rapide de pourparlers de paix sur le Yémen, alors que les rebelles Houthis posent leurs conditions pour y participer.

« Je ne veux pas créer trop d'attentes, mais nous sommes en train de travailler dur pour nous assurer que nous pourrons débuter des discussions cette année », a déclaré Antonio Guterres à Buenos Aires, où il participera vendredi et samedi au sommet du G20, aux côtés notamment d'un protagoniste central de cette crise, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

L'ONU n'a fixé aucune date pour ces consultations, mais les États-Unis, notamment, ont affirmé qu'elles auraient lieu début décembre, et la date du 3 décembre a beaucoup circulé.

L'émissaire de l'ONU, Martin Griffiths, cherche à réunir le pouvoir et les rebelles en Suède en vue de tenter de trouver un règlement politique au conflit qui ravage ce pays pauvre de la péninsule arabique depuis près de quatre ans.

« La délégation nationale [des Houthis] sera là-bas en Suède, si Dieu le veut, le 3 décembre, si les garanties pour une sortie et un retour [des rebelles] en sécurité au pays sont maintenues », a écrit sur Twitter Mohammed Ali al-Houthi, chef du Conseil révolutionnaire suprême des rebelles.

Il a aussi jugé nécessaires « des indices positifs qui montrent l'importance de la paix chez les autres parties ».

C'est la première fois que les rebelles font état aussi clairement de leur participation aux pourparlers.  

Un autre haut responsable politique des Houthis, Mahdi al-Mashat, cité par l'agence des rebelles Saba, a dit également que les Houthis étaient prêts à se rendre en Suède, appelant à oeuvrer pour parvenir à la « réconciliation sur la base du respect mutuel et des relations de bon voisinage ».

Il a ajouté que les rebelles faisaient preuve d'une « grande retenue » afin « d'assurer un climat qui favoriserait un succès des prochaines consultations ».  

Le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi avait déjà annoncé qu'il irait en Suède.

Jeudi, M. Hadi a souligné la « volonté de paix » de son gouvernement qui selon lui « aspire à une paix globale, juste et durable, basée sur la fin du coup d'État », en allusion à la prise de contrôle de vastes régions du pays dont la capitale Sanaa en 2014 et 2015 par les rebelles.

Les déclarations des belligérants, à l'occasion de la fête d'indépendance du Yémen le 30 novembre, ont été faites alors que les combats se poursuivent sur plusieurs fronts, selon les médias des deux camps.  

M. Griffiths, qui s'est rendu la semaine dernière au Yémen, a multiplié les efforts pour persuader les protagonistes de participer aux discussions de paix.

Les derniers pourparlers, organisés sous l'égide de l'ONU à Genève en septembre, avaient échoué, les rebelles n'ayant pas fait le déplacement, disant craindre pour leur sécurité.

La guerre opposant les forces pro-gouvernementales, appuyées par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, voisine du Yémen, aux rebelles pro-iraniens, a fait depuis 2015 quelque 10 000 morts et provoqué la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU.