Une militante connue en Arabie saoudite a été arrêtée dans le cadre d'une campagne de répression contre les défenseurs des droits de la personne dans le royaume ultraconservateur, ont indiqué le 27 juin des militants.

L'annonce de l'arrestation d'Hatoon al-Fassi, défenseuse passionnée des droits de la femme, a été faite par plusieurs militants, dont le groupe saoudien de défense des droits ALQST, basé à Londres.

Elle intervient après la levée dimanche de l'interdiction de conduire faite aux femmes dans le pays.

Depuis mai, une vague d'arrestations vise des militants, principalement identifiés comme des femmes ayant défendu le droit de conduire et demandant la fin du système de tutelle masculine imposé aux Saoudiennes.

« Informations confirmées sur de nouvelles arrestations parmi les militantes saoudiennes... professeure HatoonALFASSI a été arrêtée. Elle avait activement participé à la campagne Women2Drive », a écrit sur Twitter la militante saoudienne en exil, Manal al-Sharif.

La famille de Mme Fassi n'était pas joignable dans l'immédiat, et aucun commentaire n'a été obtenu des autorités.

Professeure à l'université King Saud de Ryad, Hatoon al-Fassi, militante de longue date pour le droit des femmes de conduire, est apparue jeudi pour la dernière fois sur Twitter. Elle avait l'intention de prendre le volant pour la première fois dimanche.

« C'est comme si j'étais reconnue comme un citoyen à part entière », avait-elle dit la semaine dernière au quotidien saoudien Arab News, après avoir obtenu son permis de conduire. « J'ai l'intention de conduire avec mon mari et mes enfants autour de Ryad ».

Il y a plusieurs semaines, les autorités ont affirmé que neuf de plus d'une dizaine de personnes détenues allaient rester derrière les barreaux, les accusant de porter atteinte à la sécurité nationale et d'entretenir des contacts avec des ennemis de l'État.

Parmi ces détenus figurent Loujain al-Hathloul - arrêtée en 2014 pendant 73 jours après avoir tenté de traverser en voiture la frontière entre les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite - et Aziza al-Youssef, professeure retraitée de l'université King Saud à Riyad.

Des médias proches du pouvoir ont affirmé que parmi ces personnes se trouvaient des traîtres et « des agents d'ambassades » de pays étrangers.

La semaine dernière, l'organisation de défense des droits humains dans le monde entier Human Rights Watch a indiqué que deux autres militantes saoudiennes avaient été arrêtées, dénonçant une campagne de « répression implacable ».