Le plan de paix américain pour régler le conflit israélo-palestinien est voué à l'échec, a affirmé samedi l'Autorité palestinienne, qui a gelé depuis plusieurs mois les contacts avec Washington en raison de ce qu'elle considère comme le parti pris outrancièrement pro-israélien de l'administration Trump.

Nabil Abou Roudeina, porte-parole de l'Autorité palestinienne, a estimé que la tournée prévue cette semaine du conseiller de la Maison-Blanche Jared Kushner et de Jason Greenblatt, l'émissaire du président américain Donald Trump pour le Proche-Orient «ne donnera aucun résultat».

Jared Kushner et Jason Greenblatt doivent se rendre en Israël, en Egypte et en Arabie saoudite pour discuter du plan de paix américain et de la situation dans la bande de Gaza, ont rapporté les médias israéliens sans donner davantage de détails sur leur programme.

L'entreprise de paix entre Israël et les Palestiniens est enlisée depuis 2014. Donald Trump est arrivé au pouvoir avec la volonté proclamée de présider entre Israéliens et Palestiniens à l'accord diplomatique «ultime».

Mais une série de décisions, culminant le 6 décembre avec la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d'Israël et le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem le 14 mai, ont aliéné la direction palestinienne.

L'Autorité palestinienne a suspendu les contacts avec les officiels américains, rendant aléatoire une reprise de l'effort de paix.

«Sans le respect des résolutions des sommets arabes, et celles du Conseil de sécurité des Nations unies, le droit international, et surtout sans l'accord du peuple palestinien et l'approbation du président Mahmoud Abbas, (les efforts des États-Unis) seront voués à l'échec et ne feront que déstabiliser encore davantage la région et la pousser vers l'inconnu», a encore dit M. Abou Roudeina devant des journalistes.

Gaza: l'armée israélienne cible des lanceurs de ballons incendiaires

 L'armée israélienne a blessé samedi deux Palestiniens qui lançaient des ballons incendiaires depuis la bande de Gaza vers l'État hébreu, ont indiqué des sources israéliennes et palestiniennes.

Une porte-parole militaire a déclaré à l'AFP qu'un «appareil aérien» israélien avait tiré près d'un groupe de Palestiniens qui lançaient des ballons incendiaires vers Israël.

Selon des sources de sécurité palestiniennes, il s'agit d'un drone qui a tiré à proximité d'un groupe de Palestiniens à l'est du camp de réfugiés d'Al-Bureij, dans le centre de la bande Gaza. Deux d'entre eux ont été blessés, a indiqué Achraf al-Qodra, porte-parole du ministère de la Santé à Gaza, territoire dirigé par le mouvement islamiste Hamas.

Une vingtaine d'incendies provoqués par des ballons ou des cerfs-volants incendiaires lancés depuis la bande de Gaza ont été dénombrés samedi dans la zone israélienne limitrophe de l'enclave palestinienne, a indiqué à l'AFP le porte-parole des pompiers dans le sud d'Israël, Eli Cohen.

Depuis le début, fin mars, de la mobilisation dans la bande de Gaza contre Israël, plus de 300 incendies ont été enregistrés, a-t-il précisé.

Au moins 130 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début de la protestation le long de la frontière le 30 mars.

Les Palestiniens de Gaza protestent contre le blocus israélien qui étouffe l'enclave depuis plus de 10 ans et pour le droit au retour des Palestiniens qui ont fui ou été chassés de leurs terres lors de la création d'Israël en 1948.

Mercredi, l'Assemblée générale des Nations unies a approuvé une résolution condamnant Israël pour usage excessif de la force contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza, tout en rejetant un amendement américain mettant en cause dans ces mêmes violences le Hamas.

Israël dit tirer à balles réelles en dernier recours pour protéger ses frontières, ses soldats et sa population. Il accuse le Hamas de se servir de la protestation pour couvrir des attaques contre les soldats et des tentatives d'infiltration en Israël.

L'État hébreu et le Hamas se sont livré trois guerres depuis 2008.