Les États-Unis et l'Arabie saoudite ont signé samedi des accords d'une valeur de plus de 380 milliards de dollars, au premier jour de la visite du président Donald Trump à Riyad, a annoncé le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir.

«Les deux pays ont signé une série d'accords (...). La valeur des investissements dépasse les 380 milliards de dollars», a déclaré M. Jubeir lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire d'État Rex Tillerson.

L'agence officielle saoudienne SPA a fait état de 34 accords dans des domaines aussi divers que la défense, le pétrole et le transport aérien, sans cependant fournir de montant total.

Un responsable de la Maison-Blanche a cité plus tôt des contrats de ventes d'armements d'une valeur de 110 milliards de dollars à l'Arabie saoudite.

Rex Tillerson a déclaré que les accords de défense annoncés pendant la visite du président Donald Trump à Riyad, visaient à contrer la «mauvaise influence iranienne». Ils ont pour but de «soutenir la sécurité à long terme de l'Arabie saoudite et de l'ensemble de la région du Golfe face à la mauvaise influence iranienne et aux menaces liées à l'Iran qui existent aux frontières de l'Arabie saoudite de tous les côtés», a dit M. Tillerson lors d'une conférence de presse.

Ces contrats visent à «soutenir la sécurité à long terme de l'Arabie saoudite et de la région du Golfe face aux menaces iraniennes», a-t-il ajouté sans détailler ces accords.

Cela renforcera également la «capacité du royaume à contribuer aux opérations de contre-terrorisme à travers la région, ce qui réduira le fardeau pour l'armée américaine», a souligné le responsable.

Il a indiqué que les contrats militaires marquaient «un important développement dans une relation de sécurité, longue de plus de sept décennies entre les États-Unis et le royaume saoudien».

Les deux pays ont établi des relations diplomatiques en 1940, un partenariat scellé cinq ans plus tard lors d'une rencontre entre le roi Abdel Aziz ben Saoud et le président Franklin D. Roosevelt.

Par ailleurs, un projet d'accord portant sur un investissement de 6 milliards de dollars pour l'assemblage en Arabie saoudite de 150 hélicoptères Blackhawk de Lockheed Martin a été annoncé lors d'un Forum de chefs d'entreprises américaines et saoudiennes tenu dans la matinée à Riyad.

Le royaume sunnite, un des principaux acheteurs d'armes au monde, est l'un des partenaires clé des États-Unis dans la région, face à la République islamique d'Iran et dans la lutte contre le groupe État islamique (EI) en Syrie et en Irak.

Les besoins militaires du royaume sont allés croissants en raison de l'engagement depuis 2014 de son armée, traditionnellement dévolue à la défense des frontières du royaume, dans la guerre au Yémen entre forces pro-gouvernementales et rebelles Houthis soutenus par Téhéran.

Selon le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), Riyad a été en 2016 le quatrième importateur d'armes au monde avec 63,7 milliards de dollars.

Washington appelle l'Iran à démanteler son «réseau de terrorisme»

Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a appelé samedi le président iranien Hassan Rohani à démanteler «le réseau de terrorisme» de son pays et à mettre fin aux essais de missiles balistiques, dans une première réaction américaine à la réélection de M. Rohani.

«J'espère que Rohani (...) engagera un processus de démantèlement du financement du réseau de terrorisme d'Iran, des moyens, de la logistique et de tout ce qu'il apporte aux forces déstabilisatrices dans la région» du Moyen-Orient, a déclaré M. Tillerson.

L'Iran est accusé par les États-Unis et les monarchies arabes du Golfe de soutenir des groupes «terroristes» et d'entretenir la violence au Moyen-Orient.

Le secrétaire d'État s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue saoudien Adel al-Jubeir à Riyad, à l'occasion de la visite du président Donald Trump en Arabie saoudite.

«Nous espérons aussi que (M. Rohani) mette fin aux essais de missiles balistiques» et qu'il «rétablisse les droits des Iraniens à la liberté d'expression et d'association», a encore dit M. Tillerson.

Pour sa part, M. Jubeir s'est refusé à commenter la réélection de M. Rohani, une «affaire interne». «Nous voulons voir des actes, et non des paroles» de la part de l'Iran, a-t-il ajouté.

Il a dans le même temps accusé l'Iran d'avoir «créer la plus grande organisation terroriste au monde, le Hezbollah (libanais)».

Mercredi, les États-Unis ont annoncé leur décision de poursuivre la politique de levée des sanctions contre l'Iran dans le cadre de l'accord international de juillet 2015 sur le nucléaire. Mais dans le même temps, le Trésor américain a rendu publiques de nouvelles sanctions ciblées contre des responsables iraniens liés au programme de missiles balistiques.

PHOTO ARCHIVES AFP

Le président iranien Hassan Rohani