Une trentaine de personnes ont été tuées et plus de 70 blessées vendredi dans une collision entre deux trains dans une région isolée du nord de l'Iran, l'une des plus importantes catastrophes ferroviaires de ces dernières années dans ce pays.

L'accident a eu lieu vers 7 h 50 locales (23 h 20 jeudi, heure de Montréal) lorsqu'un train, circulant de Tabriz (nord-ouest) à Mashhad (nord-est), s'est arrêté en rase campagne à cause d'un « dysfonctionnement » technique ou « à cause du froid », près de la ville d'Amirabad, entre Semnan et Damghan, selon le gouverneur de la province de Semnan, Mohammad Reza Khabbaz.

Un autre train assurant la liaison entre les villes de Semnan et Mashhad est alors entré en collision, par l'arrière, avec le convoi à l'arrêt.

« Trente et un morts ont été identifiés et plus de 70 personnes ont été hospitalisées », a déclaré le gouverneur, laissant entendre que le bilan pourrait encore s'alourdir.

Selon le chef des services d'urgence d'Iran, Hossein Kulivand, cité par l'agence de presse Isna, l'accident a fait 35 morts et 80 blessés.

Deux wagons du train Tabriz-Mashhad ont pris feu et quatre wagons de l'autre convoi ont déraillé et se sont renversés, selon des images diffusées par la télévision nationale Irib. Une immense fumée noire et des flammes impressionnantes s'échappaient des vitres brisées des wagons.

« Je dormais lorsque j'ai été évacué d'un wagon en feu », a déclaré un des passagers hospitalisés interrogé par la télévision nationale.

Région montagneuse et reculée

Pompiers et services de secours, notamment ceux du Croissant-Rouge, ont lutté contre le feu et procédé à l'évacuation des blessés pendant plusieurs heures.

« En raison des difficultés d'accès à la région » montagneuse et reculée où a eu lieu la collision, « seul notre hélicoptère a pu atteindre l'endroit de l'accident » pour évacuer les blessés, a indiqué le directeur du Croissant-Rouge dans la province de Semnan, Hassan Shokrollahi.

Les blessés ont été évacués vers les hôpitaux de Semnan et Damghan, les deux grandes villes les plus proches du lieu de l'accident.

La ligne ferroviaire reliant Téhéran à Mashhad, qui passe par l'endroit de la collision, a été fermée le temps de laisser les enquêteurs déterminer avec précision les causes de cette catastrophe, selon Sadegh Sokri, un porte-parole de la compagnie iranienne des chemins de fer.

C'est sur cette même ligne qu'en juin 2014, deux personnes étaient mortes et une trentaine avaient été blessées dans la collision entre un train de marchandises et un train de passagers.

En juillet dernier, une trentaine de personnes avaient été blessées lors d'une collision entre un train et un camion, près de la mer Caspienne, dans la province de Mazandaran (nord).

C'était la quatrième collision en 2016 entre un train et un véhicule routier, mais les accidents impliquant deux trains sont en revanche moins fréquents.

Le 18 février 2004, 328 personnes avaient été tuées dans l'explosion d'un train transportant du soufre, de l'essence et des fertilisants dans le nord-est de l'Iran.

Ce sont de loin les accidents de la route qui sont dans ce pays les plus meurtriers : durant la dernière année iranienne (mars 2015 - mars 2016) quelque 16 000 personnes ont été tuées sur les routes iraniennes, principalement en raison d'un non-respect du Code de la route.

Un progrès cependant par rapport à il y a dix ans où les routes tuaient en moyenne 28 000 personnes chaque année, parallèlement à une hausse importante du nombre de véhicules.