Quatre Américains, dont deux soldats et deux sous-traitants de l'armée américaine, ont été tués samedi à l'aube dans une spectaculaire explosion revendiquée par les talibans et visant la plus grande base militaire américaine d'Afghanistan, près de Kaboul, a annoncé le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter.

«Un kamikaze a tué deux soldats américains et deux sous-traitants américains sur la base» de Bagram. «L'explosion a blessé 16 autres soldats américains et un soldat polonais qui participait à la mission de l'OTAN», a précisé le ministre dans un communiqué.

L'OTAN avait auparavant indiqué dans un communiqué que quatre personnes étaient mortes dans l'attaque et 14 autres blessées, sans préciser la nationalité des victimes.

Le secrétaire américain à la Défense a rappelé que «la protection de nos soldats est toujours une priorité pour nous en Afghanistan» et indiqué qu'une enquête allait être menée sur cette attaque afin «d'améliorer» cette protection.

Les attaquants «ne nous décourageront pas dans notre mission qui consiste à protéger notre pays et aider l'Afghanistan à sécuriser son avenir», a conclu le ministre.

L'attentat survient alors que les talibans intensifient leurs attaques dans tout le pays avant l'arrivée de l'hiver, qui est généralement l'occasion d'une trêve des combats.

Elle met aussi en évidence la dégradation de la situation en matière de sécurité, presque deux ans après la fin formelle des opérations de combat de l'OTAN en Afghanistan et alors que les forces afghanes sont à la peine face aux insurgés islamistes talibans.

Puissante explosion

Selon le gouverneur du district de Bagram Abdul Shakoor Quddusi, l'explosion était puissante et a secoué la région.

Le général John Nicholson, qui commande l'opération de l'OTAN en Afghanistan, a adressé ses « plus vives condoléances » aux familles des victimes.

Jeudi soir, au moins six personnes avaient été tuées et plus de cent autres blessées dans une attaque revendiquée par les talibans contre le consulat allemand de Mazar-i-Sharif, dans le nord de l'Afghanistan, « en représailles » à la mort de civils dans un bombardement de l'OTAN la semaine dernière.

La base de Bagram, située à une cinquantaine de kilomètres de Kaboul, a été régulièrement attaquée par les talibans.

En décembre, un kamikaze taliban juché sur une moto s'était fait exploser près de la base, tuant six soldats américains. Cela avait été l'une des attaques les plus meurtrières contre des militaires étrangers en 2015 en Afghanistan.

L'intensification de ces attaques intervient quelques jours après l'élection présidentielle américaine.

L'Afghanistan a à peine été mentionné dans la campagne pour l'élection, même s'il s'agit d'un des dossiers urgents auxquels le nouveau président devra s'attaquer.

Le président élu Donald Trump va hériter de la plus longue guerre des États-Unis, sans issue en perspective.

Car si la vaste intervention militaire déclenchée après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis s'est officiellement achevée fin 2014, Barack Obama, élu en 2008 sur la promesse de mettre fin aux deux guerres d'Irak et d'Afghanistan, a été contraint d'ajuster à plusieurs reprises le calendrier de retrait des troupes.