Au moins 20 civils ont été tués mercredi soir lors d'un raid aérien des forces gouvernementales syriennes contre un hôpital et un immeuble résidentiel contrôlés par la rébellion à Alep, a annoncé la défense civile.

« Au moins 20 personnes ont été tuées ce soir par des frappes aériennes contre l'hôpital al Quds et un immeuble résidentiel voisin dans le quartier d'al Sukkari, à l'est d'Alep », a indiqué à l'AFP la défense civile.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé que les raids avaient été conduits par « des avions du régime » de Damas.

Un précédent bilan faisait état de 14 civils tués. Six corps ont ensuite été extraits des décombres, dont cinq membres d'une même famille parmi lesquels deux enfants et un dentiste de l'hôpital.

L'unique pédiatre des quartiers est d'Alep, contrôlés par les rebelles, est également au nombre des morts, selon le correspondant de l'AFP.

La plupart des patients de cet hôpital sont âgés et atteints de maladies chroniques.

L'établissement a été très sévèrement endommagé, a-t-on constaté, et les recherches d'éventuels survivants se poursuivaient dans la nuit.

Ces derniers jours, les bombardements dans la province d'Alep, notamment dans la ville éponyme, coupée en deux depuis 2012, se sont multipliés, provoquant la mort de plus d'une centaine de civils depuis vendredi.

Mercredi encore, avant les raids sur l'hôpital al Quds, 16 personnes avaient péri dans les bombardements qui ont visé aussi bien les quartiers rebelles que les quartiers contrôlés par le régime, selon un média syrien et des secouristes.

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, plus de 270 000 personnes sont mortes et plus de la moitié de la population a été déplacée.

Washington condamne une frappe contre des secouristes

Les États-Unis ont condamné mercredi une frappe aérienne apparemment menée par les forces du régime syrien contre une équipe de secouristes lundi près d'Alep.

Mark Toner, porte-parole du département d'État, a exprimé son horreur devant « de multiples frappes aériennes » sur des secouristes de la défense civile près d'Alep, dans le nord de la Syrie.

« Au moins cinq membres de la défense civile sont morts et d'autres victimes innocentes ont été blessées », a-t-il dit.

M. Toner a souligné que ces frappes reflétaient « une tendance abjecte » dans les tactiques employées par le régime de Bachar al-Assad, où des personnels médicaux sont délibérément visés dans les zones tenues par les rebelles.

Le porte-parole a rendu hommage au groupe de défense civile, surnommé « les casques blancs », pour le travail accompli depuis le début du conflit il y a cinq ans et les nombreux civils qu'ils ont sauvés.

En revanche, le responsable n'a pas expliqué pourquoi plus tôt ce mois-ci les autorités américaines ont refusé au leader de ce groupe, Raed Saleh, l'entrée sur le territoire américain alors qu'il devait venir recevoir un prix récompensant son travail humanitaire.

« De manière générale, sur chaque cas de visa, nous examinons constamment les nouvelles informations à notre disposition », a-t-il dit. « Et si nous avons de nouvelles informations qui nous laissent à penser que cet homme pourrait poser un problème de sécurité, nous prenons alors les mesures qui s'imposent ».

M. Toner n'a pas dit si Raed Saleh était soupçonné de quoi que ce soit.

Mercredi soir, les forces du régime syrien ont encore pris pour cible un hôpital à Alep, où au moins 14 civils ont été tués après un raid aérien.

PHOTO AMEER ALHALBI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des Syriens aident un jeune homme blessé à la suite d'une frappe aérienne en banlieue d'Alep, mardi.