Israël détient plus de 700 Palestiniens en prison sans inculpation ni procès, a indiqué vendredi le Club des prisonniers palestinien.

Le nombre des prisonniers palestiniens en détention administrative a considérablement augmenté ces derniers mois avec les arrestations menées par les forces israéliennes face à la nouvelle vague de violences, affirme le Club dans un communiqué.

La détention administrative est un régime extrajudiciaire qui permet l'incarcération de suspects sans procès ni inculpation pendant six mois renouvelables indéfiniment.

Ce régime est à nouveau au coeur de l'actualité avec l'affaire Mohammed al-Qiq, un journaliste en danger de mort après 87 jours de grève de la faim pour obtenir sa libération.

La détention administrative est controversée non seulement chez les Palestiniens, pour lesquels elle est une manifestation supplémentaire de l'arbitraire sous l'occupation, mais aussi chez les défenseurs des droits de l'homme et au sein de la communauté internationale.

L'envoyé spécial de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, l'a encore évoquée jeudi soir devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Il a réclamé que soit inculpée ou libérée «immédiatement» toute personne actuellement en détention administrative. Il s'est aussi dit «profondément inquiet devant la détérioration de l'état» de Mohammed al-Qiq.

Pour Israël, la détention administrative, héritée du mandat britannique sur la Palestine, est un outil essentiel pour empêcher des attentats tout en permettant de garder secrètes des informations sensibles puisque ce régime autorise les autorités à ne révéler aucun renseignement sur le dossier.

Plus de 7000 Palestiniens sont actuellement incarcérés après avoir été condamnés ou placés en détention administrative, selon le Club des prisonniers. Parmi eux, une trentaine ont été incarcérés avant la signature en 1993 des Accords d'Oslo sur l'autonomie. L'Autorité palestinienne fait de leur libération une condition pour reprendre avec le gouvernement israélien les négociations de paix, totalement figées.