L'Iran a accusé jeudi les pays promoteurs d'une résolution critique de l'ONU sur les droits de l'homme dans le pays de faire de l «iranophobie», estimant qu'ils feraient mieux de se concentrer sur la menace djihadiste.

La résolution non contraignante, présentée chaque année, a été adoptée par une commission de l'assemblée générale de l'ONU par 76 voix pour (soit deux voix de moins que l'an dernier), 35 contre et 68 abstentions.

Elle doit être soumise à l'assemblée en séance plénière le mois prochain.

Exécutions et torture

Dans ce texte, mis au point par le Canada, l'assemblée se déclare «vivement préoccupée par la fréquence et l'augmentation alarmantes du nombre d'exécutions» en Iran. Elle demande à Téhéran de mettre fin à l'usage de la torture et aux «discriminations à l'égard des femmes et des filles» et des minorités.

Selon l'ONU, plus de 800 personnes ont été exécutées depuis début 2015 et l'Iran pourrait arriver à 1000 exécutions d'ici la fin de l'année, soit le nombre le plus élevé depuis des années.

Téhéran devrait aussi mettre fin aux «restrictions graves et généralisées imposées (...) à la liberté d'expression et d'opinion», souligne la résolution.

Elle demande au président Hassan Rohani de tenir ses promesses de réprimer les violations de droits de l'homme et de procéder à «des améliorations vérifiables dès que possible».

Le représentant permanent adjoint iranien Gholamhossein Dehghani a fustigé une initiative «hostile» et «à courte vue» qui ignore, selon lui, «les vraies menaces que font peser les extrémistes violents sur les droits les plus fondamentaux».

«L'iranophobie, que les promoteurs de ce texte tentent de répandre dans cette commission et au-delà, va favoriser ce processus», a-t-il ajouté.

Il a demandé au nouveau gouvernement canadien de Justin Trudeau de renoncer à cet exercice annuel «contre-productif et injuste» et de dialoguer avec Téhéran sur ce dossier.

La Chine, la Russie, l'Inde et l'Irak ont notamment voté contre la résolution.