Les forces pro-gouvernementales ont dit lundi avoir étendu leur contrôle dans le quartier Tawahi, le dernier carré contrôlé par les rebelles Houthis à Aden, la grande ville du sud du Yémen.

Un attentat, revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a par ailleurs eu lieu près d'une mosquée chiite de la capitale Sanaa, sans faire de victime.

«Les combattants de la Résistance ont réussi à prendre le contrôle de la majeure partie de Tawahi et de ses installations vitales», dans le centre d'Aden, a déclaré à l'AFP Ali al-Ahmadi, porte-parole du Conseil de commandement de la Résistance populaire.

Ils ont repris, a-t-il assuré, la résidence présidentielle du 22-Mai, la radio-télévision d'Aden, le siège du Commandement de la 4e région militaire et la base navale.

«Une vaste opération de ratissage est en cours pour venir à bout des dernières poches de résistance des Houthis et de leurs alliés», les soldats fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, a-t-il affirmé.

Des rebelles restent en embuscade sur des toits mais ils sont «en petit nombre», a assuré ce porte-parole des forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite.

Les combats dans ce quartier ont fait 28 morts --17 rebelles et 11 loyalistes-- et des dizaines de blessés en 24 heures, ont indiqué des sources militaires loyalistes.

Quarante Houthis ont par ailleurs été faits prisonniers, a annoncé M. Ahmadi, indiquant que le Palais présidentiel d'Al-Maachiq, dans le quartier de Crater, était toujours aux mains des insurgés.

Des accrochages armés se déroulaient par intermittence dans la banlieue est d'Aden mais aussi à l'entrée nord de la ville où les rebelles continuent de contrôler l'axe routier reliant Aden à la province voisine de Lahj, selon des témoins.

- Remise en état de l'aéroport -

Une équipe technique, arrivée des Emirats arabes unis, doit aider à la remise en état de l'aéroport international d'Aden, dont la tour de contrôle et le terminal ont été fortement endommagés par les combats, a indiqué aux journalistes le ministre des Transports, Badr Basalmeh.

Plusieurs ministres, jusque-là réfugiés en Arabie saoudite, sont arrivés vendredi à Aden, après l'annonce par le gouvernement en exil de la «libération» de la ville portuaire où se poursuivent pourtant des affrontements.

Sur la défensive à la suite de cette opération des forces loyales menée avec le soutien de l'aviation de la coalition conduite par Ryad, les Houthis ont bombardé dimanche un quartier du nord d'Aden, faisant près de 60 morts parmi les civils, selon les services de santé.

L'aviation de la coalition a mené lundi plusieurs frappes contre des positions rebelles dans le Sud, notamment sur la base aérienne d'Al-Anad à Lahj et dans la province voisine de Dhaleh, selon des sources militaires.

Dans le nord de Sanaa, une voiture piégée, garée près d'une mosquée chiite, a explosé lundi soir, sans faire de victime, selon une source de sécurité et des témoins.

L'EI a rapidement revendiqué l'attentat, précisant dans un communiqué se venger ainsi «des Rafidha (chiites) Houthis», qu'il considère comme des hérétiques.

Le 7 juillet, un attentat antichiite à la voiture piégée avait fait un mort et cinq blessés. Il avait été revendiqué également par l'EI, qui avait signé le 21 mars ses premiers attentats au Yémen, en visant plusieurs mosquées chiites. Bilan: 142 morts, l'un des plus lourds enregistrés dans ce pays.

A la faveur d'une offensive lancée en juillet 2014 de leur fief de Saada (nord), les Houthis (issus de la communauté zaïdite, une branche du chiisme) et leurs alliés ont réussi à prendre de vastes pans de territoire, dont Sanaa, avant de prendre pied à Aden en mars.