Le premier ministre palestinien Rami Hamdallah a menacé mercredi de saisir l'ONU au sujet des centaines de millions de dollars de taxes qu'Israël collecte pour le compte des Palestiniens et refuse de leur reverser, arguant de dettes envers des compagnies israéliennes privées.

«Le gouvernement a envoyé quatre lettres à Israël au sujet des coupes illégales dans les sommes qu'il doit aux Palestiniens, mais n'a jusqu'ici obtenu aucune réponse», a affirmé M. Hamdallah, alors que le président palestinien Mahmoud Abbas a récemment accusé Israël, qui retenait depuis janvier près d'un demi-milliard de dollars de taxes, de n'en avoir reversé que deux tiers aux Palestiniens.

Parce qu'ils exigent que le versement soit fait dans son intégralité, les Palestiniens ont indiqué avoir refusé ce paiement, finalement concédé par Israël, qui avait suspendu ses versements --prévus par le Protocole de Paris signé en 1994-- en rétorsion à l'adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale (CPI).

«Nous allons donc réclamer un arbitrage international et si Israël ne s'y plie pas, nous nous rendrons devant la Commission des Nations unies pour le droit commercial international (CNUDCI)», a poursuivi M. Hamdallah, accusant Israël de chercher à «affaiblir l'Autorité palestinienne en l'empêchant d'assurer les services aux Palestiniens».

Une source proche du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait récemment affirmé que l'Autorité palestinienne devait plus de 500 millions de dollars à des compagnies d'eau et d'électricité israéliennes, incluant également dans cette somme les frais de santé des Palestiniens soignés en Israël.

Lors de la création il y a plus de 20 ans de l'Autorité palestinienne, Israël s'est engagé à collecter en son nom les taxes et les droits de douanes sur les marchandises destinées aux Palestiniens transitant obligatoirement par Israël.

Aujourd'hui, cette somme représente près de 110 millions d'euros par mois, soit les deux tiers des recettes budgétaires propres de l'Autorité palestinienne qui, depuis qu'Israël a suspendu début janvier les versements, peine à payer ses 180 000 fonctionnaires.