Au moins 19 personnes ont péri mardi dans les violences en Irak, où les forces de sécurité ont affirmé avoir tué 25 insurgés qui prévoyaient d'attaquer une base militaire, à quelques semaines des élections législatives du 30 avril.

Les insurgés ont été tués dans une embuscade de l'armée au sud-ouest de Bagdad, a précisé le général Saad Maan, porte-parole du ministère de l'Intérieur, ajoutant qu'il s'agissait de jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui avaient déjà tenté la semaine passée d'attaquer cette base.

Si l'attaque a échoué, elle illustre cependant la volonté de l'EIIL de s'approcher de la capitale au moment où analystes et responsables s'inquiètent de voir les jihadistes chercher à perturber les élections.

L'EIIL et des combattants de tribus anti-gouvernementales contrôlent déjà depuis janvier la ville de Fallouja, à 60 km à l'ouest de Bagdad, et d'autres poches dans la province majoritairement sunnite d'Al-Anbar.

Ailleurs dans le pays, 19 personnes sont mortes lors d'attaques dans les provinces de Diyala, Salaheddine, Ninive et Kirkouk, selon des sources médicales et de la sécurité, dont 6 membres d'une même famille abattus dans leur maison près de la ville de Mossoul (nord).

À Touz Khourmatou, un kamikaze a fait exploser sa voiture piégée d'explosifs à un barrage, tuant 4 policiers.

Le mécontentement de la minorité sunnite et le conflit en Syrie alimentent les violences en Irak, qui ont atteint un niveau sans précédent depuis 2008. Depuis le début de l'année, plus de 2400 personnes sont mortes dans ces attaques, quasi quotidiennes, selon un décompte de l'AFP.

Diplomates et experts ont appelé le gouvernement à tendre la main à la minorité sunnite, mais à l'approche des élections, le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki cherche à afficher sa fermeté plutôt que d'entamer un dialogue.

L'envoyé spécial de l'ONU en Irak, Nickolay Mladenov, a espéré début avril que «la campagne (électorale) porte plus sur les vraies questions et sur la façon dont l'Irak peut régler ses problèmes», alors que les différentes formations politiques jouent plus sur leur appartenance communautaire que sur leur programme.

Parmi les principales préoccupations des électeurs figurent les violences, mais aussi les coupures de courant, l'eau courante insalubre, la corruption généralisée ou encore le chômage.