Le président afghan a exhorté dimanche les États-Unis à cesser les opérations militaires et les frappes aériennes, alors qu'il doit amorcer les discussions de paix avec les talibans avant que son pays ne signe une entente de sécurité permettant aux troupes américaines de rester dans le pays après 2014.

Cette demande anti-américaine d'Hamid Karzaï coïncide avec une intensification des attaques talibanes en aval du retrait prévu de l'armée américaine. Elle survient à peine deux jours après une attaque des militants contre un populaire restaurant de Kaboul, la plus meurtrière contre des civils étrangers en près de 13 ans de guerre.

Bien que M. Karzaï ait fait des demandes semblables par le passé, ses allusions à l'égard de présumés échecs des États-Unis ont augmenté au cours des dernières semaines, alors que les Afghans s'inquiètent d'un avenir incertain.

Le président Karzaï a prononcé ces commentaires après avoir pris connaissance des résultats d'une enquête sur une opération militaire conjointe des États-Unis et de l'Afghanistan qui s'est déroulée sur deux jours la semaine dernière et qui a tué des civils. M. Karzaï blâme une attaque aérienne américaine.

De son côté, toutefois, la coalition militaire internationale dirigée par les États-Unis a soutenu, dimanche, que c'est une frappe afghane qui a fait les morts lors de l'opération visant des insurgés dans la province de Parwan, dans l'est du pays.

M. Karzaï a alors réuni son conseil de sécurité pour discuter de l'attaque de Parwan.

«Les frappes aériennes sont une source d'inquiétude pour le peuple afghan. Le conseil national de sécurité a affirmé qu'il faudrait immédiatement mettre fin à toute opération terrestre ou aérienne des forces étrangères», dit une déclaration.

Le président afghan a envoyé un comité pour enquêter sur l'attaque du 15 janvier dans le district de Ghorband. La délégation a conclu que les États-Unis avaient ordonné cette opération qui, selon eux, a tué 12 civils et quatre combattants talibans. Elle a par la suite ajouté que les autorités locales n'avaient pas été informées de l'opération.

La coalition, qui a également mené sa propre enquête, a affirmé que non seulement le gouvernement était au courant de l'opération, mais qu'il en avait fait la demande, en vue des élections présidentielles du 5 avril, parce que la région était passée aux mains des talibans.