Une tempête de neige particulièrement rude pour la région paralysait vendredi une partie du Proche-Orient, notamment Jérusalem, frappant aussi de plein fouet des centaines de milliers de réfugiés ayant fui le conflit en Syrie.

Des pluies diluviennes se sont par ailleurs abattues sur la bande de Gaza, où des habitants ont été contraints de se déplacer à bord de barques.

La vague de froid dure depuis jeudi dans la région, où les Syriens, qui tentent déjà de survivre à une guerre civile meurtrière, souffrent sous des températures glaciales, en particulier les réfugiés installés dans les régions montagneuses libanaises, recouvertes de neige.

En Syrie même, un bébé et un enfant sont morts jeudi d'hypothermie à Alep (nord) et à Rastane, bastion rebelle dans la province de Homs (centre), selon la Coalition de l'opposition.

Vendredi, Damas était sous la neige, tout comme la ville de Hara, dans le sud de la Syrie, dont les quartiers rebelles sont assiégés par les forces du régime.

«Avec le siège, aucune nourriture et aucun fioul ne peut parvenir jusqu'à nous et cela fait longtemps que l'électricité est coupée», a déploré un militant, Abou Anas, interrogé par l'AFP via internet.

«La tempête a rendu les choses encore plus difficiles que d'habitude (...). Le pire étant pour les enfants et les personnes âgées qui supportent moins bien le froid», a-t-il ajouté.

Dans la ville de Jérusalem, perchée sur des collines à 800 mètres d'altitude, la couche de neige atteignait une quarantaine de centimètres et le maire a fait état d'une tempête d'une «rare violence».

Après une brève accalmie vendredi midi, les chutes de neige ont repris avec force et devaient continuer jusqu'à samedi. Les écoles étaient fermées depuis jeudi, et la plupart des routes de la Ville sainte étaient coupées.

De nombreuses personnes ont été piégées par le temps et un millier d'automobilistes ont dû être hébergés au Centre de conférence international de Jérusalem, selon la police.

«Ne sortir qu'en cas d'urgence»

Les villes palestiniennes de Ramallah et Bethléem, situées près de Jérusalem, étaient aussi recouvertes de neige.

La bande de Gaza a pour sa part été victime de pluies diluviennes. Des dizaines de familles ont dû être évacuées de leurs maisons inondées dans le nord de ce territoire surpeuplé et déshérité, selon l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa).

Suite à une demande de l'ONU, l'armée israélienne a ouvert le point de passage de Kerem Shalom pour laisser entrer dans l'enclave palestinienne des conteneurs de gaz pour le chauffage et quatre pompes à eau destinées aux zones inondées.

Dans le Sinaï égyptien voisin, une couche de plusieurs centimètres de neige recouvrait la région montagneuse de Sainte-Catherine.

Les banlieues du Caire étaient également sous la neige, pour la première fois depuis de longues années, selon Ali Abdelazim, de la direction générale de la météorologie.

«Mon jardin était tout blanc (...). C'est la première fois de ma vie que je vois cela», a déclaré Karim Kheirat, un habitant de Medinati, une ville nouvelle au nord-est du Caire.

Des petites chutes de neige ont également été signalées à Alexandrie, la deuxième ville du pays, dont le port est fermé pour le troisième jour consécutif en raison du mauvais temps et des vents violents.

En Jordanie, la direction de la sûreté générale a appelé les habitants à ne sortir de chez eux qu'«en cas d'urgence», en signalant que la plupart des rues d'Amman étaient «quasi fermées à cause de la neige». En province, plusieurs grandes routes ont également été fermées à la circulation.

En Irak, le premier envoi par avion d'une aide de l'ONU depuis la région autonome du Kurdistan à destination des déplacés syriens dans les régions kurdes de Syrie a été une nouvelle fois reporté en raison du mauvais temps.

En Iran, environ 6600 personnes bloquées par les importantes chutes de neige et les vents violents ont dû être secourues depuis jeudi, selon le chef du Croissant rouge iranien Mahmoud Mozafar, cité vendredi par l'agence Isna.