Au moins 49 personnes ont trouvé la mort dimanche dans les violences en Irak dont 34 dans une explosion suivie d'un attentat suicide contre un café à Bagdad.

Une bombe a explosé près d'une terrasse de café et un kamikaze a ensuite fait détoner sa ceinture d'explosifs au moment où une foule se formait sur les lieux de l'attaque, dans le quartier majoritairement chiite d'Al-Amil dans le sud de Bagdad, selon une source policière.

La police a ensuite bouclé le périmètre, rapidement nettoyé par les services de secours, selon un journaliste de l'AFP. Outre les 34 personnes tuées, au moins 50 ont été blessées, ont indiqué des responsables médicaux et de sécurité.

Quasiment aucun lieu ou événement susceptibles d'attirer les foules n'est à l'abri des violences en Irak. Les mosquées, les terrains de football, les mariages, les enterrements et même des endroits ultra-sécurisés comme les prisons sont régulièrement pris pour cible.

Plus tôt dans la journée, huit kamikazes avaient attaqué les forces de sécurité et un bâtiment gouvernemental à Rawa, dans la province d'Al-Anbar, tuant huit personnes dont un enfant, trois membres du conseil local et trois policiers.

Deux kamikazes à pied et un autre à bord d'une voiture bourrée d'explosifs ont attaqué le siège local de la police tandis qu'un quatrième a lancé son véhicule contre un point de contrôle à l'entrée de la localité de Rawa, selon une source policière.

Trois autres kamikazes à pied et un quatrième à bord d'un véhicule ont attaqué le siège de l'administration locale, où des responsables tenaient une réunion.

La localité de Rawa, à quelque 75 km de la frontière syrienne, est pour la deuxième fois en moins d'un mois la cible d'attentats.

Le 24 septembre, deux commissariats et la résidence d'un responsable local avaient été visés à Rawa et à Aana, une localité proche. Sept policiers avaient été tués ainsi que le frère du responsable local

Le vice-ministre de l'Intérieur Adnane al-Assadi avait alors affirmé qu'un grand nombre d'assaillants avaient attaqué Aana pour tenter de prendre le contrôle de positions des forces de sécurité. Six assaillants avaient été tués.

Également dimanche, une bombe posée en bord de route et une voiture piégée ont explosé au passage d'un convoi d'un colonel de la police, au nord de Bagdad, faisant six morts et sept blessés.

Au sud de la capitale, un vendeur de viande en bord de route a été tué par balle alors que l'explosion d'une bombe a fait six blessés à Bagdad.

Ces nouvelles attaques surviennent alors que l'Irak connaît ses pires violences depuis cinq ans, quand le pays sortait d'un conflit confessionnel sanglant entre sunnites et chiites, alors que la guerre en Syrie voisine fait craindre un débordement transfrontalier.

Cette recrudescence des violences coïncide avec un mécontentement croissant de la minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à l'encontre du gouvernement dominé par les chiites, accusé en particulier de multiplier les arrestations arbitraires.

L'ONU et de nombreux diplomates ont appelé le gouvernement du premier ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter de marginaliser davantage les sunnites, au risque de favoriser leur recrutement par les groupes extrémistes.

Et la paralysie de l'appareil politique, associée à une corruption endémique et à une défaillance des services publics, contribuent à alimenter l'instabilité dans le pays.

Ces dernières attaques portent à plus de 480 le bilan des morts dans les violences depuis début octobre et à plus de 5200 depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources médicales et policières.