L'aviation israélienne a frappé vendredi matin une position d'un groupe palestinien dans le sud du Liban, en représailles au tir quelques heures plus tôt de quatre roquettes sur l'État hébreu, revendiqué par un autre groupe.

«L'aviation de l'ennemi israélien a lancé un raid à l'aube dans la vallée de Naamé sur une position du Front populaire de libération de la Palestine-commandement général (FPLP-CG)», a indiqué l'agence nationale libanaise en référence au groupe mené par Ahmad Jibril et connu pour son soutien au régime du président syrien Bachar al-Assad.

Le porte-parole du FPLP-CG, Ramez Moustapha, a affirmé à l'AFP que «vers 4 h (21 h jeudi, heure de Montréal), l'aviation israélienne a largué un obus sur la vallée de Naamé, sans faire ni victimes, ni dégâts».

Mais il a démenti à l'AFP tout lien entre son mouvement et le tir de roquettes sur l'État hébreu à partir du Liban la veille, revendiqué par un groupe lié à Al-Qaïda.

Le président de la République libanaise, Michel Sleimane, qui avait critiqué les tirs de roquettes, a dénoncé le raid israélien et demandé au ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, de porter plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU après cette «agression».

«Les violations à la frontière doivent être réglées auprès de la commission d'enquête de la FINUL (la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban)» et non avec une «agression et une violation de la souveraineté libanaise, comme l'a fait Israël à Naamé», a indiqué la présidence.

L'armée libanaise a précisé qu'un «un avion militaire de l'ennemi israélien a lancé un missile à partir de la mer en direction Naamé où se positionne un groupe palestinien dans des souterrains», ajoutant dans un communiqué que le projectile «a provoqué un cratère de cinq mètres sans faire de victimes ni dégâts».

Les tirs de roquettes sur Israël, jeudi, ont été revendiqués sur Twitter par un responsable des Brigades Abdallah Azzam, un groupe lié à Al-Qaïda qui avait déjà revendiqué des attaques similaires contre l'État hébreu en 2009 puis 2011.

«Les Brigades Abdallah Azzam ne se trouvent pas à Naamé», a souligné le porte-parole du FPLP-CG, joint par téléphone.

«Le FPLP-CG n'a rien à voir avec l'affaire des roquettes. Au contraire, nous estimons que le timing de ces roquettes est assez suspect», a-t-il dit.

«Les Israéliens tentent tout le temps de semer la dissension entre Palestiniens et Libanais», a-t-il ajouté. Le Liban abrite depuis la création d'Israël en 1948 douze camps de réfugiés palestiniens qui sont des poudrières.

Jeudi, deux des quatre roquettes avaient frappé des zones peuplées, un kibboutz et un village non loin de la ville côtière de Nahariya, causant des dégâts, mais pas de victimes. Une troisième a été interceptée par le système de défense Dôme de fer, tandis que la troisième aurait atterri hors du territoire israélien.

L'attaque avait entraîné la fermeture de l'aéroport israélien d'Haïfa qui a rouvert vendredi.

L'armée israélienne «tient le Liban et les forces armées libanaises (...) pour responsables de cette attaque», avait indiqué l'armée israélienne.

Dans un autre communiqué, elle a confirmé avoir mené un raid aérien au Liban sur «un site terroriste situé entre Beyrouth et Saïda en réponse aux quatre roquettes lancées sur le nord d'Israël hier». «Les pilotes ont dit avoir touché la cible directement».

Le chef de la FINUL a appelé les deux pays, officiellement en guerre, à la retenue.

Le général Paolo Serra a indiqué avoir pris contact avec l'armée israélienne, «soulignant la nécessité qu'ils cessent toute opération militaire offensive», et a appelé l'armée libanaise «pour souligner le besoin de faire preuve d'une retenue maximale», selon un communiqué de la FINUL.