Une centaine de Palestiniens ont été blessés vendredi en Cisjordanie dans des heurts avec les forces israéliennes alors qu'ils manifestaient en solidarité avec quatre des leurs en grève de la faim détenus par Israël, dont trois ont été hospitalisés.

Au total, 94 Palestiniens ont été blessés, dont deux grièvement par balle réelles, par les forces israéliennes. Quarante-neuf ont notamment été blessés devant la prison militaire d'Ofer, près de Ramallah, a indiqué à l'AFP le porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, Mohammad Ayyad.

Des milliers de Palestiniens ont manifesté à travers la Cisjordanie, dont quelque 2000 à Naplouse, où des heurts ont éclaté entre quelques dizaines de jeunes et des soldats israéliens à proximité du barrage de Houwara, selon des correspondants de l'AFP et des témoins.

Au barrage de Jalameh, près de Jénine, environ 2000 Palestiniens ont manifesté, se heurtant aux soldats israéliens, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et arrêté 17 d'entre eux, a-t-on ajouté.

Sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est occupé et annexé, des heurts ont également brièvement opposé après la grande prière du vendredi des Palestiniens à la police israélienne.

Les policiers ont essuyé des jets de pierre et répliqué par des tirs de grenades assourdissantes, a affirmé à l'AFP le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld. La police a fait état de l'arrestation de cinq Palestiniens, dont quatre mineurs, pour jets de pierre dans le quartier d'Issawiyeh, à Jérusalem-Est.

Devant la prison militaire d'Ofer, où sont détenus plusieurs centaines de Palestiniens, des centaines de jeunes Palestiniens se sont affrontés à des soldats israéliens, selon un photographe de l'AFP.

À Hébron (sud), près de 400 personnes ont manifesté en solidarité avec les prisonniers et pour la réouverture d'une rue fermée à la circulation des Palestiniens depuis le massacre en 1994 de 29 Palestiniens par un colon juif extrémiste.

Des affrontements ont éclaté entre manifestants et soldats israéliens, qui ont fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes et interpellé un photographe de l'agence officielle palestinienne Wafa, a constaté un correspondant de l'AFP. Quatre ont été blessés par des tirs à balles réelles, selon des sources de sécurité palestiniennes.

La mobilisation s'intensifie depuis le début du mois en faveur des Palestiniens détenus par Israël, et en particulier les quatre qui observent depuis plusieurs mois une grève de la faim par intermittence pour exiger leur libération, Samer Issaoui, Aymane Charawneh, Jaafar Ezzeddine et Tariq Qaadane.

Les deux premiers, relâchés dans le cadre de l'échange d'un millier de prisonniers palestiniens contre le soldat israélien Gilad Shalit en 2011, ont été de nouveau arrêtés pour violation des conditions de leur libération, selon Israël.

Les deux autres, arrêtés en novembre, sont en détention administrative, c'est-à-dire sans inculpation ni jugement.

Jaafar Ezzeddine et Tariq Qaadane ont été transférés dans un hôpital près de Tel-Aviv et Aymane Charawneh à Beersheva (sud d'Israël), a affirmé vendredi à l'AFP la porte-parole de l'administration pénitentiaire israélienne, Sivan Weizman.

« Nous les avons déplacés parce que nous voulons qu'ils soient examinés pour contrôler leur état de santé », a-t-elle expliqué, ajoutant qu'ils resteraient sans doute hospitalisés jusqu'à samedi.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exprimé mardi son inquiétude quant au sort de ces prisonniers, appelant Israël à les inculper et à les juger ou à les libérer.