La grève de la faim des Palestiniens détenus par Israël continuait à s'étendre mercredi deux semaines après son lancement, a indiqué la porte-parole de l'administration pénitentiaire israélienne Sivan Weizman.

«Il y a actuellement 1550 prisonniers en grève de la faim», a déclaré à l'AFP Sivan Weizman, qui avait avancé lundi le chiffre de 1450 participants.

Dans le même temps, Bilal Diab, 27 ans, un des deux grévistes de la faim accusés d'être liés au mouvement radical Jihad islamique et qui ont cessé de s'alimenter il y a 64 jours, a été transféré mardi dans un hôpital civil, ont indiqué à l'AFP son avocat Jamil Khatib et le Club des prisonniers palestiniens.

La Cour suprême d'Israël doit se prononcer jeudi sur un appel de Bilal Diab et de Thaër Halahla, 34 ans, également en grève de la faim depuis 64 jours.

Bilal a été hospitalisé, car «il ne pouvait pas recevoir les soins nécessaires à son état de santé en établissement pénitentiaire», a confirmé Mme Weizman.

Il «est dans un état stationnaire à la suite de son admission au département de gastro-entérologie de l'hôpital Assaf Ha Rofeh», près de la prison de Ramleh, dans la région de Tel Aviv, a déclaré à l'AFP Me Khatib.

Un autre avocat, Jawad Boulos, représentant le Club des prisonniers, qui lui a rendu visite mercredi, a précisé que Bilal Diab était attaché à son lit et surveillé par quatre gardes.

Plusieurs centaines de Palestiniens, essentiellement des étudiants, ont manifesté devant la prison militaire d'Ofer, près de Ramallah en Cisjordanie, affrontant à coups de pierres les militaires israéliens, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de balles caoutchoutées. Au moins quatre manifestants ont été blessés, a constaté un photographe de l'AFP.

À Gaza, une cinquantaine d'ex-prisonniers ont annoncé une grève de la faim de solidarité, lors d'un rassemblement dans le centre de la ville.

Des responsables palestiniens ont fait état lundi de 2000 grévistes de la faim sur près de 4700 détenus.

Ce mouvement collectif a été lancé par quelque 1200 détenus le 17 avril, date de la Journée des prisonniers palestiniens.

Les prisonniers réclament l'abolition de l'isolement carcéral et de la détention administrative, une disposition controversée héritée du mandat britannique sur la Palestine qui permet l'incarcération sans inculpation ni jugement de suspects pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.

Au total, près de 4700 Palestiniens sont incarcérés dans des prisons israéliennes, dont 310 en détention administrative, selon des sources officielles palestiniennes.