Des attentats ont fait 18 morts jeudi en Irak, où le vice-président américain Joe Biden remerciait les forces armées américaines et irakiennes du travail accompli pour «mettre fin» à la guerre dans le pays.

«Grâce à vous (...), nous sommes à présent à même de mettre fin à cette guerre», a-t-il déclaré lors d'une cérémonie dans la base militaire américaine de Victory, en banlieue de Bagdad, en présence du premier ministre Nouri al-Maliki et du président Jalal Talabani.

«Tous ceux d'entre vous assis devant moi aujourd'hui ont posé les fondations pour un partenariat stratégique de long terme entre nos nations, et aussi pour un Irak, qui, contre toute attente, peut être une source de stabilité non seulement pour son peuple mais ici dans la région, et pour les années à venir», a-t-il ajouté.

«Je pense que l'on peut dire que personne ne pensait cela possible quelques années en arrière», a-t-il ajouté.

«Je félicite tout le peuple irakien au nom du gouvernement pour cette occasion (le retrait américain, ndlr) où nous retrouvons notre entière souveraineté», a pour sa part lancé M. Maliki, évoquant une «nouvelle aube» pour le pays.

Le premier ministre a appelé les partis politiques, le clergé et l'intelligentsia du pays à «se tenir au côté des forces de sécurité dans cette phase critique pour l'Irak» et à rester «éloigné de tout ce qui pourrait mener à un affaiblissement de l'institution militaire».

Après la cérémonie, M. Biden s'est rendu à Erbil, capitale de la province irakienne autonome du Kurdistan, dont il a rencontré le président Massoud Barzani. Il doit ensuite aller en Turquie puis en Grèce.

Le départ des troupes américaines, s'il est salué par une grande partie de la population en Irak, suscite aussi des inquiétudes sur la capacité des forces irakiennes à assurer la stabilité du pays.

Les attaques restent fréquentes, même si la violence a nettement baissé par rapport au pic des années 2006 et 2007. En novembre, 187 civils, policiers et militaires ont ainsi été tués selon des statistiques officielles.

Jeudi, tandis que M. Biden évoquait la «fin» de la guerre, 18 personnes ont été tuées et plus de trente blessées dans un attentat à la voiture piégée et trois autres attaques dans les provinces de Diyala et Bagdad jeudi matin.

Interrogé par la chaîne NBC au sujet de la voiture piégée, M. Biden a noté qu'il «y a aussi des voitures piégées en Europe (...) et partout au Moyen-Orient». «L'idée qu'il existe suffisamment de forces pour renverser ce gouvernement (irakien), pour fondamentalement modifier le processus démocratique en cours, n'existe plus», a-t-il ajouté.

Les États-Unis n'ont plus actuellement que 13 800 militaires qui devront tous avoir quitté le territoire avant la fin de l'année, les deux pays n'ayant pu se mettre d'accord sur le maintien d'un petit contingent de formateurs américains au-delà de fin 2011.

M. Biden a rappelé que 4486 soldats américains avaient «fait le sacrifice ultime» et que «plus de 30 000» avaient été blessés en Irak, tandis que beaucoup «d'autres portent des cicatrices invisibles».

«Et pour vous Irakiens, le coût de la guerre a été plus grand encore. Des centaines de milliers de vos compatriotes ont perdu la vie», a-t-il dit.

À quelques semaines de la fin prévue des opérations de retrait de l'armée américaine en Irak après plus de huit ans de présence, M. Biden a assuré que ce départ signalait une «nouvelle phase» dans les relations irako-américaines.

Les relations bilatérales, «longtemps définies par le seul impératif de sécurité, cèdent à présent la place à un partenariat nouveau et plus normal entre des nations souveraines cherchant à construire un avenir ensemble», a-t-il dit.

Photo AFP

L'ambassadeur américain en Irak James Jeffrey, le vice-président américain Joe Bidden, le premier ministre de l'Irak Nuri al-Malikile et son président Jalal Talabani.