Des organisateurs canadiens d'une expédition qui tentait de forcer le blocus naval sur la bande de Gaza affirment que certains militants ont été tabassés lorsque les troupes israéliennes ont arraisonné leur navire, vendredi.

Mais Israël soutient pour sa part que personne n'a été blessé au cours de l'intervention de ses soldats.

Le Tahrir transportait de l'aide médicale et des militants provenant de neuf pays lorsqu'il a été intercepté.

Selon un porte-parole canadien de l'expédition, Denis Kosseim, trois Canadiens étaient à bord du Tahrir: le Montréalais Ehab Lotayef, la Torontoise Karen DeVito, et David Heap, de London, en Ontario.

«Selon les dernières nouvelles, les militants sont toujours détenus et au moins certains d'entre eux ont été battus en refusant de quitter volontairement le navire», a affirmé l'un des porte-parole du groupe de militants, Dylan Penner. Il a ajouté que cette information lui avait été fournie par le consulat canadien à Tel-Aviv.

M. Penner a affirmé que les organisateurs sont inquiets parce que les militants détenus n'ont pas été en mesure de contacter leur famille, leurs avocats ou d'autres militants restés au pays.

«Nous exigeons leur libération immédiate», a-t-il affirmé.

Israël maintient que l'arraisonnement s'était fait sans violence et que personne n'avait été blessé, comme ses porte-parole l'avaient déjà affirmé vendredi. Le Tahrir et un bateau irlandais ont été escortés vers un port au nord de Gaza.

Par ailleurs, Israël affirme avoir commencé les procédures de déportation pour le groupe de militants pro-Palestiniens.

La porte-parole du ministère israélien de l'Intérieur Sabine Haddad a indiqué que les procédures sont entamées pour les 22 militants, qui devraient être renvoyés chez eux d'ici lundi.

Deux membres d'équipage grecs devaient être retournés chez eux samedi. Trois journalistes, un Américain, un Espagnol et un Égyptien, ont été libérés et devaient quitter le territoire d'ici dimanche.

Israël affirme que le blocus naval est crucial pour empêcher des armes d'atteindre les groupes palestiniens tels le Hamas, au pouvoir à Gaza.

L'an dernier, neuf Turcs avaient été tués dans un raid de l'armée israélienne contre une flottille humanitaire faisant route vers Gaza.

Un porte-parole du ministre canadien des Affaires étrangères John Baird a émis un communiqué samedi affirmant que les diplomates canadiens surveillaient la situation de près et «sont en contact avec les autorités israéliennes» pour fournir une assistance aux ressortissants.

Ottawa en a profité pour réitérer son avertissement contre tout voyage dans la bande de Gaza.

John Baird a répété plusieurs fois que le Canada ne pouvait protéger les Canadiens qui violent les lois d'un autre pays. Le ministre a aussi appelé les militants pro-Palestiniens à expédier l'équipement médical qu'ils veulent livrer par des «canaux établis».

«Les efforts non autorisés pour livrer de l'aide humanitaire sont provocants et, au final, nuisent aux gens de Gaza», a-t-il fait valoir.