Le premier ministre désigné Aoun Khassawneh a affirmé lundi espérer que les Frères musulmans participent à son gouvernement, soulignant qu'il tendait la main à toutes les tendances dans le pays.

«J'espère que les Frères musulmans participeront au gouvernement (...) Ce pays est pour tous. Nous accueillerons favorablement une participation des Frères musulmans et de toutes les autres tendances à qui nous tendons la main», a déclaré M. Khassawneh à un groupe de journalistes, dont un correspondant de l'AFP.

Les islamistes constituent le groupe d'opposition le plus important dans le pays. Ils ont boycotté le gouvernement sortant de Maarouf Bakhit.

M. Khassawneh a souligné que les islamistes étaient «une partie importante de la société jordanienne» et qu'ils étaient «historiquement attachés à la sécurité de la nation».

Interrogé par l'AFP le chef du Front de l'action islamique (FAI) Hamzeh Mansour s'est «félicité» des propos du premier ministre mais a affirmé que le FAI attendrait de «voir la composition du gouvernement et son programme».

«La question n'est pas uniquement le changement de gouvernement (...) nous avons vu une série de gouvernements qui nous ont mené là où nous sommes. Nous attendrons donc de voir le programme et l'action de ce gouvernement avant de nous prononcer», a-t-il déclaré.

«Nous souhaitons au nouveau premier ministre le succès pour sortir le pays de la situation dans laquelle il se trouve», a pour sa part affirmé à l'AFP le chef du bureau politique du FAI Zaki Bani Rsheid.

Le premier ministre désigné lundi a en outre affirmé que sa priorité était d'«établir une base juridique et légale en harmonie avec les évolutions qui ont eu lieu récemment», en référence aux réformes constitutionnelles.

Son autre priorité, a-t-il dit, est la lutte contre la corruption, «un cancer qui tue le corps de la patrie».

Il a souligné avoir reçu «les garanties du roi qu'il assumera totalement les prérogatives de premier ministre».

Il a enfin affirmé que la formation de son gouvernement «prendra plusieurs jours».

Le roi Abdallah II de Jordanie a nommé lundi Aoun Khassawneh, 61 ans, juge à la Cour internationale de justice à La Haye depuis 2000, au poste de premier ministre, comptant sur sa bonne réputation pour crédibiliser le processus de réformes.

Son prédécesseur, Maarouf Bakhit, a été sommé de démissionner, huit mois après avoir pris ses fonctions avec pour mission d'entamer des réformes dans le pays.