Environ 3 000 personnes, parmi lesquelles des députés, ont manifesté mardi près du parlement à Kaboul contre la possible annulation de l'élection de certains d'entre eux, dans le cadre du long conflit lié aux résultats des législatives de septembre, selon la police.

Le président afghan Hamid Karzaï a récemment chargé par décret la Commission électorale indépendante (CEI) de clore le contentieux, sans préciser si elle devait ou non se conformer à la décision d'un tribunal spécial controversé qui a invalidé l'élection d'un quart des députés initialement proclamés élus.

«Environ 3 000 personnes, des députés et leurs partisans, manifestent autour du siège du Parlement», a déclaré dans la matinée à l'AFP le porte-parole de la police de Kaboul, Hashmat Stanikzaï.

La manifestation s'est terminée sans heurts en fin de matinée, selon la police qui avait déployé des centaines de policiers anti-émeutes.

La décision de la CEI, qui estime le tribunal spécial «illégal», est attendue dans les prochains jours.

Fin juin, ce tribunal avait invalidé l'élection de 62 des 249 députés proclamés élus à la Wolesi Jirga (chambre basse) par la CEI.

En novembre, la CEI avait écarté un quart des bulletins et annulé l'élection de 24 candidats déclarés vainqueurs. Le Parquet général, réputé proche de M. Karzaï, avait exigé l'annulation de ces résultats et ouvert une enquête criminelle pour fraudes, et M. Karzaï avait créé le tribunal spécial pour mettre fin au bras de fer.

Sous la pression des députés élus, qui accusent le président de vouloir modifier à son avantage des résultats défavorables, et de la communauté internationale, le chef de l'État afghan avait finalement inauguré fin janvier la nouvelle législature, la seconde depuis la chute des talibans fin 2001, sans mettre un terme au conflit.

Les alliés occidentaux de Kaboul craignent de voir ce conflit dégénérer en crise institutionnelle, alors qu'ils prévoient de transférer au gouvernement afghan la responsabilité de la sécurité du pays d'ici la fin 2014.