Le directeur de la prison de Kandahar, la grande ville du sud afghan, ainsi que sept membres du personnel, et des policiers, ont été arrêtés après l'évasion par un tunnel d'environ 500 talibans dans la nuit de dimanche à lundi, selon un responsable policier.

«Huit personnes ont été arrêtées, dont le directeur de la prison, deux de ses adjoints, un autre responsable et quatre gardiens qui étaient en poste la nuit de l'évasion», a indiqué un responsable de la police, sous le couvert de l'anonymat, à l'AFP.

Il a ajouté que «les chefs de la police de plusieurs districts» avaient également été appréhendés.

«Nous les avons arrêtés parce que nous pensons que certains ont apporté leur aide à l'évasion et que d'autres ont été négligents», a poursuivi cette source.

Le porte-parole des autorités provinciales de Kandahar, Zalmay Ayubi, a dit à l'AFP «que plusieurs personnes, accusées de complicité ou de négligence, avaient été arrêtées», mais il n'a pas voulu fournir de détails sur leur identité.

La présidence afghane, se fondant sur un premier rapport du ministre de la Justice, avait annoncé mardi que l'évasion de près de 500 détenus par un tunnel long de plusieurs centaines de mètres, creusé depuis l'extérieur et aboutissant dans une cellule, n'avait pu se faire sans «une aide interne» à la prison.

Cette évasion est un camouflet pour le gouvernement de Kaboul et ses alliés de l'OTAN, qui ont multiplié les opérations ces deux dernières années dans la région de Kandahar, bastion des talibans et considérée comme cruciale pour stabiliser le pays.

Ses conséquences sécuritaires sont difficiles à évaluer dans l'immédiat, selon les experts, qui soulignent qu'elle jette surtout une lumière crue sur la faiblesse de l'État afghan, dont la légitimité est déjà largement contestée par la population.

Mercredi, Interpol avait qualifié l'évasion de «faille inacceptable de la sécurité», révélant un échec «choquant» de la formation des forces de police locales, assurée par l'OTAN.