Le Parlement irakien a approuvé dimanche la nomination de huit nouveaux ministres et secrétaires d'État, mais il reste encore à pourvoir les trois portefeuilles en charge de la sécurité et celui du Plan, a indiqué une source parlementaire.

Le premier ministre Nouri al-Maliki, qui s'est présenté devant les députés, leur avait demandé d'avaliser la nomination de trois ministres et de cinq secrétaires d'État.

Le portefeuille ultra-sensible de l'Électricité revient à un sunnite de la liste laïque Iraqiya, celui des Municipalités et Travaux publics a été offert à l'Alliance nationale (chiite) et le ministère du Commerce à un Kurde, a précisé cette source.

Chacun des impétrants s'est présenté et a prêté serment devant les députés.

Il y a désormais au gouvernement 23 chiites (bien 23 chiites), 12 sunnites (bien 12), 7 kurdes et un chrétien.

L'Alliance nationale, qui regroupe les partis religieux chiites et occupe 159 des 325 sièges, s'octroie la part du lion avec le poste de premier ministre, un de vice-premiers ministres et 19 portefeuilles, dont celui du Pétrole.

Iraqiya (91 sièges) obtient un poste de vice-premier ministre et onze ministères et secrétaires d'État, dont les Finances et l'Électricité.

Les Kurdes (57 sièges) conservent leur poste de vice-premier ministre et gèrent six ministères, dont les Affaires étrangères et le Commerce.

La petite coalition Wassat (10 sièges) obtient deux ministères et un chrétien devient ministre de l'Environnement.

Les ministères de la Défense, de l'Intérieur et le secrétariat d'État à la Sécurité nationale n'ont pas encore été attribués, et sont toujours l'apanage du premier ministre, ni celui du Plan, en raison de rivalités entre les partis.

Le 30 janvier, M. Maliki avait menacé, faute d'accord entre les groupes parlementaires, de présenter ses propres candidats aux postes de ministres de la Défense, de l'Intérieur, de secrétaire d'État à la sécurité nationale et de chef des services de renseignements.

Dans ce nouveau gouvernement, les femmes sont réduites à la portion congrue avec une secrétaire d'État à la Condition féminine et une autre sans portefeuille, contre déjà seulement quatre dans le précédent gouvernement.

Voilées ou laïques, les députées irakiennes appartenant à tout l'éventail politique s'étaient rebiffées en décembre contre la flagrante sous-représentation féminine dans les institutions, en particulier au gouvernement, mais cela n'a pas changé les choses.

Au total, une fois complété avec les portefeuilles de la sécurité, le cabinet devrait compter outre le premier ministre et trois vice-premiers ministres, 43 ministères et secrétariats d'État, ce qui sera, selon les experts, le plus grand cabinet de l'histoire de l'Irak.

Un ministre perçoit un salaire mensuel de 11 200 dollars et le chef du gouvernement, qui a décidé de réduire de moitié ses émoluments, 15 000 dollars.