La Turquie «se ne taira pas» si Israël attaque de nouveau le Liban ou la bande de Gaza, a affirmé jeudi son premier ministre Recep Tayyip Erdogan en visite à Beyrouth, au moment où les relations entre ces deux anciens alliés stratégiques sont au plus bas.

«Veut-il (Israël) entrer au Liban avec les avions et les chars les plus modernes, tuer les femmes et les enfants et détruire les écoles et les hôpitaux et puis nous demander de nous taire?», a demandé M. Erdogan dans un discours prononcé à l'occasion de la réunion annuelle de l'Union des banques arabes.

«Veut-il utiliser les armes les plus modernes et les bombes au phosphore et à sous-munitions et entrer à Gaza pour y tuer les enfants et puis nous demander de nous taire?», a-t-il répété, en présence du premier ministre libanais Saad Hariri.

«Nous ne nous tairons pas et nous soutiendrons de tous nos moyens la justice», a-t-il indiqué.

Les relations entre la Turquie et Israël, autrefois alliés stratégiques, connaissent de vives tensions depuis l'offensive israélienne menée fin 2008/2009 contre la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, aggravées depuis mai par l'affaire de la flottille internationale.

Le 31 mai, un raid de commandos israéliens contre cette flottille qui voulait forcer le blocus imposé par Israël à Gaza, a provoqué la mort de neuf Turcs parmi les passagers.

Depuis, M. Erdogan, dont le gouvernement islamo-conservateur renforce ses relations avec le monde arabe, ne tarit pas de critiques contre l'État hébreu.