Un humanitaire néerlandais et son chauffeur afghan ont été enlevés lundi dans la province septentrionale afghane de Takhar, a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernorat local, Faïz Mohammad Tawhidi.

«Un humanitaire néerlandais travaillant pour une ONG qui aide les handicapés a été enlevé aujourd'hui dans le district de Khan Abad, entre les provinces de Takhar et de Kunduz», a indiqué lundi M. Tawhidi.

L'humanitaire a été enlevé avec son chauffeur afghan, selon le porte-parole.

Le gouvernorat de Takhar n'a donné aucune précision sur l'ONG qui les emploie ou les circonstances de l'enlèvement, ni sur les ravisseurs.

Une source au sein du renseignement afghan a précisé à l'AFP que les deux hommes avaient été kidnappés par «des hommes armés».

Les Pays-Bas ont confirmé leur enlèvement.

«Je peux vous confirmer qu'un Néerlandais et son chauffeur afghan ont été enlevés dans le nord de l'Afghanistan aujourd'hui», a dit à l'AFP Cristoph Prommersberger, un porte-parole du ministère néerlandais des Affaires étrangères.

«Il ont été braqués avec une arme à feu dans leur voiture», a ajouté M. Prommersberger, sans être en mesure de donner de plus amples informations sur le Néerlandais enlevé, telles que son âge, sa profession (il n'a pu attester de son appartenance à une ONG), et son nom, notamment.

Les provinces de Takhar et de Kunduz étaient relativement paisibles ces dernières années, mais les insurgés, parmi lesquels les talibans, y ont gagné beaucoup de terrain et commencent à contrôler des districts.

Les humanitaires, à l'instar des journalistes, peuvent être la cible d'enlèvements perpétrés par des groupes criminels ou par des insurgés.

Fin septembre, Linda Norgrove, une humanitaire écossaise de 36 ans travaillant pour l'organisation non-gouvernementale américaine DAI, avait été enlevée avec ses trois accompagnateurs afghans dans la province du Kunar (est), une région frontalière du Pakistan et sous forte influence talibane. Elle avait été tuée le 8 octobre pendant une opération de soldats américains en vue de la libérer.

Dans un premier temps, l'armée américaine avait indiqué que l'otage avait été tuée par la ceinture explosive d'un des ravisseurs. Puis, le premier ministre britannique David Cameron avait dit le 11 octobre que l'otage «pourrait» avoir été tuée par une grenade lancée par un membre du commando qui tentait de la délivrer. L'enquête a été ordonnée dans la foulée.

Selon les résultats d'un examen post-mortem, elle avait succombé à des blessures liées à des «éclats qui ont pénétré dans sa tête et sa poitrine».

Deux journalistes français, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, et leurs trois accompagnateurs afghans, ont été enlevés le 30 décembre 2009 dans la province de Kapisa (à l'est de Kaboul) où est déployée une partie des forces françaises engagées avec les troupes de l'OTAN.

Les preneurs d'otages appartiennent à la mouvance des talibans, l'opposition islamiste armée au président afghan Hamid Karzaï.

Il y a un mois, l'armée française avait donné de timides signes d'espoir d'une libération avant Noël, précisant que les deux journalistes avaient «bon» moral. Mais peu après, le président Nicolas Sarkozy s'était refusé à envisager une échéance pour leur libération, se bornant à dire que la France continuait à travailler à la libération des deux hommes.

Depuis, le silence est retombé et aucune information n'a filtrée.