La Maison Blanche a affirmé mercredi que la visite officielle du président iranien Mahmoud Ahmadinejad au Liban démontrait que le mouvement chiite libanais Hezbollah se préoccupait davantage de l'Iran que des Libanais.

Accueilli mercredi en héros à Beyrouth par des partisans du Hezbollah et reçu par les plus hauts responsables libanais, M. Ahmadinejad a prévu de se rendre jeudi près de la frontière israélienne.

Le porte-parole de la présidence américaine Robert Gibbs a affirmé que cette visite montrait que M. Ahmadinejad, en butte aux puissances occidentales pour le programme nucléaire controversé de son pays et ses déclarations violemment anti-israéliennes, persistait dans son «comportement de provocation».

«Je pense que (cette visite) semble également démontrer que le Hezbollah porte plus d'intérêt à sa loyauté envers l'Iran qu'à sa loyauté envers le Liban», a ajouté M. Gibbs lors d'une conférence de presse.

Mercredi à Beyrouth, M. Ahmadinejad a loué la «résistance» du Liban face à Israël, son ennemi juré.

Si son séjour est critiqué par le camp pro-occidental au Liban, M. Ahmadinejad a été accueilli par des dizaines de milliers de personnes, notamment sur la route de l'aéroport, à l'appel du Hezbollah, proche allié de Téhéran et mouvement politique et militaire le plus puissant au Liban.

Plus tôt mercredi, la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, avait affirmé que son pays était contre les efforts de «déstabiliser» le Liban, en référence à la visite de M. Ahmadinejad.

De son côté, le porte-parole du département d'État a répété l'engagement des États-Unis à la sécurité et la souveraineté du Liban.

«Nous savons qu'il y a des États comme l'Iran mais aussi des entités comme le Hezbollah qui essaient de saper l'efficacité du gouvernement national et la souveraineté du Liban», a affirmé Philip Crowley lors d'un point de presse à Washington.

Interrogé sur la possibilité qu'une visite de M. Ahmadinejad dans le sud du Liban fasse monter la tension, M. Crowley a expliqué que les États-Unis «éprouvent de l'inquiétude sur le rôle que l'Iran est en train de jouer dans la région, et nous regarderons avec soin ce que fait le président Ahmadinejad».