Deux rebelles kurdes ont été abattus vendredi par les forces de sécurité dans l'est de la Turquie, tandis qu'un tribunal stambouliote a ordonné la mise en détention provisoire d'un quatrième suspect dans un attentat qui a tué cinq personnes mardi à Istanbul.

Agissant sur une information, une unité d'élite de la police a organisé un raid contre une maison dans un village de la province orientale d'Erzincan, selon l'agence Anatolie.

Deux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été abattus au cours des affrontements, précise l'agence.

Trois personnes, deux soldats et un villageois, avaient été tuées jeudi soir par des rebelles kurdes dans l'est du pays.

Le PKK multiplie ses attaques contre l'armée turque depuis plusieurs semaines. Des accrochages quasi-quotidiens sont signalés dans l'est et le sud-est anatolien, théâtre d'opérations du PKK.

Un tribunal stambouliote a par ailleurs ordonné la mise sous écrou d'une personne soupçonnée d'implication dans un attentat à la bombe visant un car de militaires, qui a tué quatre soldats et la fille d'un soldat mardi dans la périphérie d'Istanbul, a rapporté Anatolie.

La même cour avait déjà placé la veille en détention provisoire trois individus soupçonnés pour cet attentat et un autre commis le 8 juin à Istanbul, qui visait un bus de policiers et avait fait 15 blessés.

Les deux attentats ont été revendiqués par un groupe radical kurde, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), considéré par Ankara comme un prête-nom utilisé par le PKK quand ils commet des attentats susceptibles de choquer l'opinion publique.

À Ankara, un porte-parole de l'armée s'est dit satisfait de la coopération turco-américaine contre les repaires en Irak de cette organisation considérée comme terroriste par Ankara et Washington.

«Le partage de renseignements entre la Turquie et les Etats-Unis se porte bien», a souligné le général Fahri Kir devant la presse.

Il a expliqué que les drones de type Predator de l'armée américaine survolaient «quinze à seize heures quotidiennement» le nord de l'Irak, «sous le contrôle d'un personnel turc».

Les images obtenues en temps réel sont ensuite analysées par l'armée turque, a-t-il dit.

Les États-Unis fournissent à la Turquie, pays membre de l'OTAN, des renseignements sur les mouvements du PKK et l'aviation turque pilonne régulièrement les bases arrière de cette organisation dans la montagne irakienne.

Le refus de la Turquie de voter de nouvelles sanctions contre l'Iran, au Conseil de sécurité des Nations unies, et la récente crise diplomatique entre Israël et la Turquie ont fait redouter dans ce pays un ralentissement de l'aide apportée par Washington à l'armée turque dans sa lutte contre le PKK.

Washington a nié toute volonté de réduire son aide dans ce domaine, par la voix de son ambassadeur à Ankara.