Israël s'est s'inquiété jeudi d'un éventuel accord sur l'enrichissement à l'étranger d'une partie de l'uranium iranien à usage civil, qui, selon le ministre de la Défense Ehud Barak, donne de la «légitimité» au programme nucléaire de Téhéran.

«Le résultat, c'est que les Iraniens reçoivent une légitimité pour enrichir de l'uranium sur leur sol à des fins civiles, en complète contradiction avec les conclusions de ceux qui comprennent le véritable objectif de l'Iran, qui est d'acquérir des capacités nucléaires (militaires)», a déclaré M. Barak au cours d'une conférence à Jérusalem.

«Nous recommandons à toutes les parties de ne pas écarter, quelles que soient les circonstances, la moindre option», a adjuré M. Barak, en faisant référence au choix d'une frappe militaire contre l'Iran.

Auparavant, le ministre de l'Intérieur Elie Yishaï avait fait part des inquiétudes israéliennes.

«Nous espérons que les dirigeants du monde ne vont pas s'enfoncer la tête dans le sable et ignorer les risques encourus», a déclaré M. Yishaï à la radio israélienne.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a donné jusqu'à vendredi à l'Iran et au trio Etats-Unis, Russie, France pour se prononcer sur un projet d'accord sur l'enrichissement à l'étranger d'une partie de l'uranium iranien à usage civil, soumis mercredi à leurs négociateurs à Vienne.

Selon la radio publique, le président et le Premier ministre israéliens, Shimon Peres et Benjamin Netanyahu, ont également fait part de leurs craintes lors d'entretiens mercredi à Jérusalem avec l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice.

Les principaux quotidiens israéliens ont de leur côté généralement estimé que l'accord ne faisait que différer le problème du nucléaire iranien.

Israël accuse l'Iran, qu'il considère comme son principal ennemi, de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que dément Téhéran.