Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est félicité mardi de l'annonce d'un second tour de l'élection présidentielle afghane mais a averti qu'il y aurait «d'énormes défis» à relever pour le mener à bien de façon satisfaisante.

Dans une déclaration à la presse, M. Ban a salué le président sortant Hamid Karzaï pour «son sens de l'État» et son soutien au processus démocratique en acceptant la tenue le 7 novembre d'un second tour de l'élection. Il a également salué son principal rival, Abdullah Abdullah, pour la «dignité» dont il a fait preuve «lors de la campagne et pendant la difficile période post-électorale».

Cependant, a-t-il dit, «il y aura d'énormes défis à relever pour mener à bien» ce second tour de scrutin de façon satisfaisante. «Il ne reste que 18 jours» pour le préparer, a-t-il souligné.

«L'ONU fera tout son possible pour que le second tour se déroule de manière libre, équitable, transparente et dans un environnement sûr», a-t-il affirmé.

«Le premier tour nous a enseigné des leçons très bénéfiques mais très pénibles», a reconnu M. Ban.

Prié de dire quelles mesures devraient être prises pour éviter une répétition des fraudes, M. Ban a suggéré de donner instruction à la Commission électorale indépendante (IEC) de ne plus recruter les personnes qui peuvent être soupçonnées d'avoir participé aux tricheries du premier tour.

Il s'est également félicité du travail des instances de contrôle de l'élection afghane, l'IEC et la Commission des plaintes électorales (ECC) dont trois des cinq membres avaient été nommés par l'ONU.

«La crédibilité de l'ONU était présente et continuera de l'être», a-t-il affirmé.

Le chef de l'ONU a justifié le refus de son représentant spécial en Afghanistan, Kai Eide, de réduire le nombre de bureaux de vote comme l'avait suggéré l'adjoint de M. Eide, Peter Galbraith, que M. Ban a par la suite limogé.

«Le principe de l'ONU était d'assurer que chaque citoyen afghan puisse voter», a-t-il dit. En conséquence, réduire le nombre des bureaux de vote, simplement pour empêcher la possibilité de fraudes, était «inacceptable», a-t-il insisté.

Le second tour a été rendu nécessaire après l'invalidation de nombreux suffrages suspects en faveur de M. Karzaï.

La Commission électorale a annoncé mardi soir à Kaboul que les annulations de bulletins de vote frauduleux avaient fait passer M. Karzaï, jusque-là crédité de 54,6% des voix selon des résultats provisoires, à 49,67%, donc sous le seuil des 50% nécessaires pour être élu au premier tour.

En conséquence, l'IEC a annoncé qu'un second tour serait organisé le 7 novembre, deux mois exactement après le premier.

Cette annonce a aussitôt été acceptée par le chef de l'État, selon lequel ce second tour constituait un «progrès pour la démocratie».

Abdullah Abdullah, ancien ministre des affaires étrangères, a lui aussi donné son accord.

Plusieurs chefs d'État ou de gouvernement, dont le président américain Barack Obama, ont immédiatement salué l'annonce de l'organisation d'un second tour.