Les Etats-Unis n'ont pas exclu lundi un compromis avec Israël sur un gel de la colonisation, à la veille d'une rencontre à New York du ministre israélien de la Défense Ehud Barak avec l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell.

«Nous travaillons avec toutes les parties pour tenter de créer les conditions propices à une reprise des négociations», a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Ian Kelly, interrogé au cours d'un point de presse sur les informations selon lesquelles Israël serait prêt à un gel de trois mois de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie.

«Nous serons heureux de discuter de ce que nous pouvons faire pour faire progresser ce processus», a-t-il ajouté, «mais je ne veux pas préjuger de ce qui va se passer demain».

Alors qu'on lui demandait si cela signifiait que l'administration américaine serait prête à un compromis en acceptant une «suspension» au lieu d'un «arrêt» des colonies, le porte-parole a souligné que c'était «inhérent à toute négociation».

«Je ne dirais pas que nous nous refusons à tout compromis», a-t-il ajouté. «Voyons ce qui se passe» lors de la rencontre de MM. Barak et Mitchell prévue mardi matin dans un grand hôtel de New York.

La Feuille de route pour le Proche-Orient, le plan de paix international resté lettre morte, prévoit un «gel» de la colonisation juive dans les Territoires occupés pendant la durée des négociations.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a accepté pour la première fois l'idée d'un Etat palestinien lors d'un discours à la mi-juin, a refusé d'arrêter totalement la construction dans les colonies existantes sous motif «d'expansion naturelle», compte tenu de leur démographie.

Selon le quotidien israélien Yediot Aharonot, le gel de trois mois envisagé par M. Netanyahu ne concernerait pas 2 000 des 3 200 logements privés en cours de construction dans les implantations, ni les chantiers à Jérusalem-est.