L'Iran attend un «changement concret» de la politique américaine à son égard, a dit mardi le porte-parole du gouvernement iranien Gholam Hossein Elham, selon l'agence Isna, après que le président américain se soit dit prêt à tendre la main au régime islamique si ce dernier «desserre le poing».

«Nous attendons des changements concrets du nouveau chef d'Etat américain», a dit M. Elham, cité par l'agence, en ajoutant que l'Iran attendrait de voir si «ces changements ont lieu ou pas et les commenterait en temps utile».

Le porte-parole commentait les propos du président Barack Obama, tenus lundi, ainsi que ceux de la nouvelle ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, qui a évoqué une «diplomatie vigoureuse», qui comprendra une «diplomatie directe» envers Téhéran.

M. Elham a expliqué que le changement attendu avait été défini antérieurement par le président Mahmoud Ahmadinejad, à savoir que «l'Amérique devrait accepter que son gouvernement se cantonne dans ses frontières et ne soit pas un empire».

Le 15 janvier, peu avant l'investiture de M. Obama, M. Ahmadinejad avait jugé que les Etats-Unis devaient arrêter «leurs ingérences dans les affaires des autres pays» et «devraient limiter leur politique à leur propre nation».

M. Elham a affirmé encore que l'Iran «attendra de voir si les changements dont (les responsables américains) ont parlé surviennent ou pas».

M. Obama a expliqué dans un entretien à la chaîne al-Arabiya que son administration allait élaborer au cours des prochains mois «le cadre général et l'approche» pour un dialogue avec l'Iran.

Mais les objectifs du nouveau président ne diffèrent pas de ceux de son prédécesseur George W. Bush, qui insistait pour que l'Iran suspende son programme d'enrichissement d'uranium.

Mme Rice a indiqué lundi que le but des pressions internationales contre la République islamique était «d'obtenir la fin du programme nucléaire de l'Iran».

Les Etats-Unis, avec d'autres pays, craignent que ce programme ne puisse être détourné à des fins militaires, alors que Téhéran a toujours démenti que telle soit son intention.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a déjà adopté quatre résolutions, dont trois assorties de sanctions économiques et commerciales, exigeant de l'Iran qu'il suspende ses activités d'enrichissement d'uranium.

Les cinq membres permanents du Conseil, et l'Allemagne, doivent se réunir le mois prochain pour étudier les moyens de contraindre l'Iran à se plier à cette exigence.

Des proches du président Ahmadinejad ont détaillé les exigences du gouvernement iranien envers la nouvelle administration américaine.

Son conseiller pour les médias Ali Akbar Javanfekr a ainsi expliqué que les Etats-Unis devraient notamment retirer leur soutien à Israël, ainsi que toutes leurs troupes du Proche-Orient, et aussi rendre à l'Iran les fonds gelés par Washington.