L'armée israélienne «n'a atteint aucun de ses objectifs» militaires à Gaza depuis le début de son offensive contre le Hamas, mais a commis un «Holocauste» dans le territoire palestinien, a estimé samedi dans un discours télévisé le chef du mouvement islamiste Khaled Mechaal.

M. Mechaal a par ailleurs posé quatre conditions à toute discussion sur une trêve, alors qu'une délégation de son mouvement examine au Caire une initiative de cessez-le-feu égyptienne.

Il a réclamé la «fin de l'agression israélienne», un retrait israélien de la bande de Gaza, la levée du blocus du territoire et l'ouverture de tous ses points de passage.

«Je peux dire en toute confiance que, sur le plan militaire, l'ennemi a complètement échoué, il n'a atteint aucun de ses objectifs», a déclaré dans une allocution retransmise par la télévision publique syrienne M. Mechaal qui vit en exil à Damas.

«Je m'adresse aux sionistes, aux Israéliens, je leur demande +à quoi êtes-vous arrivés avec cette guerre? A part tuer des enfants, des innocents?+», a-t-il lancé.

«L'ennemi voulait envahir Gaza pour mettre un terme au pouvoir qu'y exerce le Hamas, pour faire cesser les tirs de roquettes (sur Israël) et pour imposer une nouvelle réalité ouvrant la voie à l'extermination de la cause palestinienne», a-t-il déclaré.

«Que reste-t-il de ces objectifs aujourd'hui?», a-t-il poursuivi. «L'ennemi a échoué en commettant un véritable Holocauste sur le sol de Gaza».

Selon les services d'urgences de la bande de Gaza, plus de 850 Palestiniens, dont 270 enfants, ont été tués depuis le début le 27 décembre de l'offensive israélienne dont l'objectif déclaré était de mettre fin aux tirs de roquettes palestiniens.

L'armée israélienne a indiqué samedi soir avoir tué 550 combattants palestiniens.

M. Mechaal a estimé que le gouvernement israélien avait lancé son offensive pour remporter les élections législatives du 10 février en Israël. «Vos leaders veulent remporter les élections», a-t-il dit en s'adressant aux Israéliens. «Le sang palestinien est devenu un moyen pour remporter les élections».

Mais il a jugé qu'au final, l'Etat hébreu perdait la guerre d'un point de vue moral et humanitaire, ainsi que sa crédibilité sur la scène internationale. Il a en outre affirmé que l'offensive israélienne avait favorisé le renforcement de la «résistance» palestinienne «dans chaque maison».

M. Mechaal a cité quatre conditions en vue de discussions de trêve.

«Nous demandons l'arrêt immédiat de l'agression, le retrait immédiat des forces israéliennes de Gaza, la levée du blocus et l'ouverture de tous les points de passage. Nous discuterons ensuite d'une trêve ensuite», a affirmé M. Mechaal.

«Nous n'accepterons pas une trêve permanente, car la résistance doit se poursuivre tant qu'il y aura une occupation», a-t-il cependant indiqué.

M. Moubarak a proposé un plan prévoyant notamment «un cessez-le-feu immédiat pour une période limitée», permettant l'établissement de couloirs humanitaires et laissant le temps à l'Egypte d'oeuvrer pour un cessez-le-feu «global et définitif».

Le plan égyptien consiste en trois points: cessez-le-feu à durée limitée, ouverture des points de passage et réconciliation interpalestinienne.

Après une rencontre avec M. Moubarak, le président palestinien Mahmoud Abbas qui contrôle la Cisjordanie, a appelé samedi au déploiement d'une force internationale dans la bande de Gaza, chargée de protéger les civils.

Une proposition repoussée d'emblée par M. Mechaal, qui a affirmé que le Hamas considérerait «toute force internationale imposée à notre peuple comme une force d'occupation».