Les Etats-Unis ont persisté mardi à réclamer un cessez-le-feu qui soit «durable» entre Israël et le Hamas et ont maintenu un ferme soutien à Israël peu avant des consultations à l'ONU.

«Nous voulons parvenir à un cessez-le-feu durable le plus vite possible, et si c'était immédiat, nous trouverions cela certainement bienvenu», a dit la porte-parole de la Maison-Blanche.Elle a cependant réfuté que l'emploi du mot immédiat signifie un changement de langage de la part de l'administration américaine, juste avant que la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice n'engage des discussions aux Nations unies à New York pour un éventuel cessez-le-feu.

Et le département d'Etat n'a guère donné d'espoir qu'une résolution de cessez-le-feu sorte d'une réunion du Conseil de sécurité dans l'après-midi.

Les Etats-Unis veulent voir trois exigences satisfaites par un cessez-le-feu: la fin des tirs de roquettes du Hamas à partir de la bande de Gaza et sur Israël; la fin des trafics d'armes transitant par les tunnels entre l'Egypte et la bande de Gaza; et un retour à l'accord de 2005 sur l'ouverture des frontières, a dit Mme Perino.

Malgré l'inquiétude croissante devant les conséquences de l'offensive israélienne contre le Hamas et une pression diplomatique grandissante, le président George W. Bush et son gouvernement ont refusé tout cessez-le-feu qui ne garantirait pas que le Hamas ne reprend pas ses tirs de roquettes.

Mme Perino s'est ainsi opposée à une trêve humanitaire qui soulagerait la bande de Gaza.

Les Etats-Unis sont «très inquiets» devant la situation humanitaire dans la bande de Gaza, a-t-elle dit. Mais elle a fait valoir que l'aide humanitaire arrivait.

Et les trois exigences que devrait remplir un cessez-le-feu sont celles que Mme Rice travaillera à faire respecter dans ses consultations à New York dans l'après-midi, a dit Mme Perino.

La chef de la diplomatie américaine rencontrera le président palestinien Mahmoud Abbas, des ministres arabes des affaires étrangères ainsi que son homologue turc Ali Babacan, a dit le département d'Etat.

Elle participera aussi à une réunion du Conseil de sécurité prévue à 17h00 locales (17h00 HNE).

Sa présence «signalera que nous faisons tous les efforts diplomatiques possibles» pour un cessez-le-feu, mais «selon les termes que nous avons énoncés», a dit son porte-parole Sean McCormack.

Ainsi M. McCormack a ouvertement dit ne pas attendre une résolution le jour même, malgré l'appel des pays arabes à un cessez-le-feu immédiat.

Il a relevé que les discussions bilatérales de Mme Rice étaient plus significatives que la réunion du Conseil de sécurité. Il a même paru suggérer que, si un cessez-le-feu était obtenu, cela pourrait être en dehors du Conseil de sécurité.

De son côté, M. Bush ne devrait pas manquer d'évoquer la situation à Gaza avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon au cours d'un déjeuner ce mardi à la Maison-Blanche, a dit sa porte-parole.

Mme Perino s'est par ailleurs montrée réservée devant les efforts entrepris par le président français Nicolas Sarkozy auprès de la Syrie pour que cette dernière use de son influence sur le Hamas.

«Nous n'avons pas jugé constructives ou utiles des discussions avec les Syriens. Si le président Sarkozy réussit à obtenir de la Syrie qu'elle cesse de soutenir le Hamas ou le Hezbollah, ce serait bien», a dit Mme Perino.

Malgré la pression, l'administration Bush n'a de nouveau donné aucun signe de reconsidérer son soutien à Israël.

Mme Perino s'est dite confiante dans le fait que «les Israéliens prennent toutes les précautions qu'ils peuvent» pour épargner les civils, après qu'une attaque eut tué au moins 40 personnes dans une école de la bande de Gaza, selon des sources médicales.

Elle a incité à ne pas «tirer de conclusion hâtive» et à «attendre de voir les preuves» de ce qui s'est passé.