La famille d'un Irakien tué en 2007 dans une fusillade à Bagdad, avec treize autres civils, par des agents de sécurité de la société américaine Blackwater, a salué mercredi l'inculpation de cinq d'entre eux et réclamé la peine de mort et des dédommagements.

«Nous demandons une condamnation juste», a déclaré à l'AFP Foulaih Ali Ahmad, le frère de Saad, tué alors qu'il tenait de fuir la fusillade sur une place du centre de Bagdad.

Saad a reçu une balle derrière la tête.

En arabe, et conformément aux traditions irakiennes, une «condamnation juste» indique la peine de mort.

Les gardes de Blackwater «ont tué des personnes qui avaient des familles», a souligné le frère de Saad, qui s'exprimait au nom de ses proches.

«Qui va les dédommager? Le gouvernement irakien doit pousser (les Américains, ndlr) et l'administration américaine doit donner des compensations», a-t-il ajouté.

Cinq gardes de Blackwater, la société de sécurité utilisée par le Département d'Etat américain, âgés de 24 à 29 ans, ont été inculpés lundi par la justice américaine d'«homicides volontaires» et de «tentatives d'homicide».

S'ils sont reconnus coupables, ils encourent jusqu'à dix ans de prison pour chaque homicide, sept ans pour chaque tentative de meurtre et surtout 30 ans de prison obligatoire pour l'infraction à la réglementation des armes.

Un sixième homme a plaidé coupable pour «tentative d'homicide» et a promis de coopérer avec la justice.

Mardi, le gouvernement irakien a salué l'inculpation des cinq agents.

Le 16 septembre 2007, une fusillade était survenue à un carrefour très fréquenté de l'ouest de Bagdad au passage d'un convoi diplomatique américain.

L'enquête irakienne a établi un bilan de 17 civils irakiens tués et 18 blessés.

Les témoins assurent que les hommes de Blackwater ont tiré sans avoir été agressés. Blackwater a toujours affirmé que ses gardes avaient ouvert le feu en légitime défense.

«Quand ils ont disent qu'on leur a tiré dessus, c'est un mensonge. Je demande au gouvernement irakien de "virer" (Blackwater) du pays. Si un Irakien tuait 17 personnes sur cette place, le gouvernement l'exécuterait», a lancé le frère de Saad.