Trois attentats ont fait au moins 17 morts et 25 blessés, lundi à Bagdad, à l'avant-veille d'un vote crucial du Parlement sur l'accord de sécurité prévoyant un retrait des troupes américaines d'Irak d'ici la fin 2011.

A 07H45 (04H45 GMT), un engin piégé de forte puissance caché au bord d'une avenue a explosé au passage d'un autocar transportant des employés du ministère du Commerce dans un quartier de l'est de la capitale, tuant treize personnes et en blessant cinq, la plupart des femmes, a dit la police.

Une fillette de moins de dix ans figure au nombre des morts, a précisé la police, ajoutant que des corps avaient été carbonisés dans l'explosion.

Moins d'une heure plus tard, à 08H20 (O5H2O GMT), selon le porte-parole du dispositif de sécurité de Bagdad, le général Qassem Atta, trois personnes ont été tuées et quinze blessées dans un attentat suicide à l'une des entrées de la «zone verte», secteur ultra-protégé du centre de Bagdad.

Un bilan précédent avait fait état de cinq morts et douze blessés.

Une femme dissimulant une bombe sous ses vêtements s'est fait exploser près de l'une des portes principales où de nombreux employés se pressaient pour aller travailler dans les administrations irakiennes et les ambassades étrangères.

Selon le général Atta, la kamikaze était «une désiquilibrée et une personne a actionné une télécommande», a-t-il dit.

Un responsable des services irakiens de renseignements, qui a demandé à rester anonyme, a précisé à l'AFP qu'elle avait visé l'une des entrées utilisées par le personnel pour gagner le quartier général des services de renseignements, au coeur de la zone verte.

Deux employées de ces services ont été tuées, dont une était enceinte, et six gardes blessés, a-t-il ajouté.

Selon l'armée américaine, deux soldats irakiens du poste de contrôle figurent aussi parmi les morts.

Un photographe de l'AFP a vu au moins quatre voitures gravement endommagées par la déflagration, dont un véhicule de la police.

Des traces de sang et des restes humains étaient visibles sur les murs de béton armé qui fortifient ce point de contrôle, régulièrement pris pour cible par les insurgés anti-américains au cours des dernières années.

Tout le quartier a été fermé à la circulation et de nombreuses forces irakiennes et américaines ont été déployées.

«Juste avant l'explosion, j'ai entendu un garde irakien crier à une femme de se reculer», a indiqué à l'AFP un policier qui se trouvait à proximité du lieu de l'explosion.

Ce point de contrôle est occupé par des soldats de l'armée irakienne, les soldats américains étant positionnés plus à l'intérieur de la zone verte, à un autre barrage.

Par ailleurs, selon la police irakienne, un civil a été tué et au moins cinq policiers blessés par l'explosion d'un engin artisanal au passage de leur patrouille dans un quartier à l'est de Bagdad.

La «zone verte» abrite plusieurs ministères, des ambassades et le Parlement. La dernière attaque contre ce secteur remonte au 7 octobre, quand deux explosions juste à l'extérieur avaient blessé un soldat irakien et six civils.

Ces violences interviennent alors qu'après des débats houleux les députés ont fixé à mercredi le vote qui doit enteriner le pacte de sécurité avec les Etats-unis. S'il est approuvé, les soldats américains resteront jusqu'en 2011 au plus tard.

Par ailleurs, dans la ville pétrolière de Kirkouk, à 255 km au nord de Bagdad, un chef tribal sunnite, Khalaf al-Jabouri, a été abattu devant chez lui en plein centre ville.

Cette cité est l'objet de nombreuses convoitises. Les Kurdes estiment qu'ils y sont majoritaires et que la cité doit être rattachée à leur région autonome, ce que refusent les communautés arabe et turcomane.