Le premier ministre israélien de transition, Ehud Olmert, a accusé dimanche le mouvement islamiste Hamas d'avoir fait voler «en éclats» la trêve en vigueur depuis juin à Gaza, où quatre Palestiniens armés ont été tués dans un raid israélien.

À la suite de ces nouvelles violences, les points de passage entre le territoire palestinien et Israël sont restés fermés, empêchant pour la troisième journée consécutive la distribution par l'ONU d'aides alimentaires et médicales. «Le Hamas et les autres groupes terroristes sont entièrement responsables du fait que l'accalmie a volé en éclats et des violences prolongées et répétées dans le sud du pays», a affirmé M. Olmert au cours d'une réunion hebdomadaire du gouvernement.

Le Hamas a immédiatement rejeté ces accusations qualifiées de «manipulations médiatiques» et affirmé qu'elles «ne reflètent pas la réalité».

«La poursuite de la trêve est conditionnée à l'arrêt de la machine de guerre sioniste qui tue des Palestiniens et la fin du siège injuste», a de son côté affirmé le premier ministre du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qui participait aux funérailles de quatre activistes palestiniens tués plus tôt.

La trêve de six mois entre Israël et le Hamas est entrée en vigueur le 19 juin après une médiation de l'Égypte.

«Quatre résistants ont été tués dans un raid israélien dans l'est de Gaza», a affirmé à l'AFP le Dr Moawiya Hassanein, le chef des services d'urgence de la bande de Gaza.

Les Comités de la résistance populaire (CRP), une petite formation alliée au Hamas, ont indiqué à l'AFP que les quatre activistes tués appartenaient à son mouvement.

L'armée israélienne a confirmé avoir mené une attaque aérienne «contre un groupe de Palestiniens qui tirait des roquettes à partir du nord de la bande de Gaza».

Peu avant le raid, deux roquettes tirées de la bande de Gaza ont explosé dans des champs dans le sud d'Israël, sans faire de victime ou de dégâts.

«J'ai donné ordre aux services de sécurité de me présenter le plus vite possible leurs propositions pour établir un plan d'action», a déclaré M. Olmert.

Il a également donné comme instruction aux autorités judiciaires et militaires de «mettre un terme à leurs discussions, qui durent depuis trop longtemps, afin d'être en mesure de présenter différents plans d'action contre le régime terroriste du Hamas».

Tzipi Livni, la chef du parti au pouvoir Kadima, qui pourrait être amenée à remplacer M. Olmert en cas de victoire du mouvement aux élections anticipées du 10 février, est allée dans le même sens.

«La trêve a été violée c'est un fait. Israël ne peut accepter une violation sans agir. L'armée doit nous présenter des options pour déterminer la nature de notre réaction», a-t-elle dit.

Toutefois des divergences semblent être apparues avec le chef du parti travailliste et ministre de la Défense, Ehud Barak, qui a usé d'un ton plus modéré.

«Si l'autre camp veut l'accalmie, nous considèrerons cela sérieusement», a-t-il insisté tandis qu'un de ses proches au ministère, Amos Gilad, a estimé que les chances d'un maintien de la trêve étaient «élevées».

Côté humanitaire, Israël a maintenu fermé les points de passage «jusqu'à nouvel ordre».

Avant cette période de tension, quelque 160 camions franchissaient quotidiennement les deux principaux points de passage de Kerem Shalom et de Karni avec à leur bord des denrées alimentaires, des médicaments, du matériel médical, ainsi que du ciment et d'autres matériaux de construction, selon l'armée israélienne.

Les organisations humanitaires et l'ONU se sont alarmées de la situation dans la bande de Gaza, mettant en garde contre une prochaine crise alimentaire dans ce territoire, où les conditions de vie n'ont cessé de se dégrader depuis la prise du pouvoir du Hamas en juin 2007.