L'ONU a indiqué mardi avoir reçu une lettre de la Syrie dans laquelle Damas proteste contre un raid héliporté américain dimanche contre un village syrien à la frontière irakienne.

«Nous venons de recevoir une lettre de la Syrie,» a déclaré la porte-parole de l'ONU, Michèle Montas, lors d'un point de presse.

De son côté, l'ambassadeur de Syrie, Bachar Jaafari, a déclaré à la presse avoir remis des lettres identiques au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et au président du Conseil de sécurité, «leur demandant d'assumer leurs responsabilités» afin d'empêcher toute répétition de «tels actes agressifs et terroristes contre un membre souverain des Nations unies.»

«C'est au président du Conseil de sécurité (ce mois-ci, l'ambassadeur de Chine Zhang Yesui, NDLR) de décider, en consultations avec les Etats membres, des mesures qu'il conviendrait de prendre», a dit M. Jaafari.

Il a ajouté que Damas «étudiait la possibilité de prendre d'autres mesures à de nombreux niveaux» et qu'il attendait de nouvelles instructions de son gouvernement.

Les Etats-Unis ont admis lundi avoir mené avec «succès» un raid contre un passeur de combattants étrangers en Syrie, à proximité de la frontière irakienne.

Outre l'envoi de la lettre à l'ONU, la Syrie a décidé mardi de fermer le centre culturel américain et l'école américaine à Damas.

Selon l'agence syrienne Sana, la lettre demande à l'ONU de rendre les Etats-Unis responsables de l'opération militaire meurtrière.

Cette opération «commise par les forces d'occupation américaines, est une violation dangereuse de la souveraineté syrienne et des principes et de la charte de l'ONU», souligne-t-elle.

Damas souligne également que l'opération intervient alors que «les Etats-Unis et l'Irak ont reconnu les grands efforts faits par la Syrie pour empêcher tout passage illégal vers l'Irak».

La lettre critique la politique de Washington «qui a entraîné les assassinats et la destruction» et «contribué à l'escalade, à l'anarchie dans la région».

Parallèlement, la Syrie a demandé au gouvernement irakien d'«enquêter sur les objectifs de l'agression» et d'«interdire l'utilisation de son territoire comme un tremplin pour de telles agressions», affirme encore la lettre.