(La Roche-sur-Yon) Un prêtre traditionaliste a été condamné vendredi à 20 ans de prison par la cour d’assises de Vendée, dans l’ouest de la France, qui le jugeait à huis clos depuis le 22 mai pour viols et agressions sexuelles sur un total de 27 mineurs.

La cour a assorti sa condamnation d’une peine de sûreté des deux tiers, conformément aux réquisitions de l’avocate générale, Emmanuelle Lepissier, qui avait réclamé jeudi la peine maximale à l’encontre de Pierre de Maillard, prêtre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, non reconnue par l’Église catholique.

À sa sortie de prison, le religieux fera l’objet d’un suivi sociojudiciaire pendant 10 ans, une période durant laquelle il sera également soumis à une obligation de soins. Toute activité avec des mineurs lui sera interdite.

« Cette peine maximale ne supprime pas votre part d’humanité », lui a déclaré le président de la cour d’assises après l’énoncé du verdict.

Avant que le jury ne se retire pour délibérer, le prêtre de 55 ans avait déclaré, selon ses propos rapportés par les avocats : « je m’excuse, pardon, je m’excuse, pardon ».

Les victimes, 16 garçons et 11 filles, avaient en majorité entre 12 et 15 ans au moment des faits. Certains des viols et agressions ont été commis sur plusieurs enfants d’une même famille et au domicile des parents.

Pierre de Maillard était en poste au prieuré Notre-Dame-du-Rosaire à Saint-Germain-de-Prinçay, en Vendée, lorsque l’affaire a éclaté en octobre 2020, trois mois après le dépôt de deux premières plaintes.  

D’autres victimes s’étaient alors rapidement fait connaître. Le parquet de La Roche-sur-Yon évoquait 19 victimes en 2020. Près d’une dizaine d’autres seront mises au jour au cours de l’instruction.

La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) s’est portée partie civile dans ce dossier. Fondée en 1970 par Marcel Lefebvre (1905-1991), elle rejette « la Rome de tendance néomoderniste et néo-protestante » née, selon elle, du concile Vatican II (1962-1965) et célèbre ses messes en latin.

Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, dans un rapport d’évaluation publié vendredi, évoque les violences sexuelles sur les enfants perpétrées « à grande échelle » au sein de l’Église catholique en France. Le comité déplore « le faible nombre de condamnations » prononcées.