(Athènes) Le trafic ferroviaire en Grèce va reprendre « graduellement » à partir du 22 mars, trois semaines après le grave accident de trains du 28 février qui a fait 57 morts, a indiqué mardi le ministre des Transports, Georges Gerapetritis.

Le trafic ferroviaire, qui avait été interrompu après la collision frontale de deux trains à Tempé, à 350 km d’Athènes, « va reprendre graduellement à partir du 22 mars », a indiqué Georges Gerapetritis cité dans un communiqué ministériel.

« Quand on a un arrêt global de trains, il faut que la reprise soit faite graduellement » pour des raisons de sécurité, a affirmé le ministre.

Il a précisé que le trafic reprendra d’abord avec « le train interurbain [de passagers] qui relie le port du Pirée, près d’Athènes, à l’aéroport international » de la capitale grecque, Eleftherios Venizelos, le train de marchandises qui relie Thriasio dans le département d’Attique à Thessalonique (nord) et des trains régionaux dans le nord du pays.

Le 27 mars ce sont les trains locaux reliant des villes en Péloponnèse (sud-ouest) qui vont reprendre la circulation tandis que le trafic du train de passagers Intercity qui relie Athènes et Thessalonique, la principale ligne du pays, ne reprendra que le 1er avril.

C’est au milieu de cette ligne près de la ville de Larissa (centre) que la collision entre un train de passagers et un train de marchandises s’était produite, le pire accident enregistré en Grèce ces dernières années.

Des mesures de sécurité complémentaires seront prises comprenant deux conducteurs dans les trains interurbains et « trois accompagnateurs au lieu de deux jusqu’ici dans les trains de passagers Intercity entre Athènes et Thessalonique », a ajouté le ministre.

L’accident à Tempé a bouleversé la Grèce et provoqué un mouvement de colère contre le gouvernement conservateur au pouvoir depuis quatre ans, accusé d’avoir négligé la modernisation de la sécurité ferroviaire.

Qualifié par les autorités de « tragédie nationale », cet accident, dont les victimes étaient surtout des jeunes, a surtout été attribué à « une erreur » du chef de la gare de Larissa, qui a été inculpé et placé en détention provisoire.

Mais il a aussi révélé les « pathologies chroniques » des chemins de fer dont la modernisation des systèmes de sécurité n’a pas été achevée par les gouvernements de ces dernières années.

Des manifestations massives ont secoué la semaine dernière le pays où des élections générales sont prévues d’ici début juillet.

Le premier ministre Kyriakos Mitsotakis a assumé « la responsabilité » pour cet accident, le ministre des Transports Kostas Karamanlis avait démissionné au lendemain du drame et remplacé par Georges Gerapetritis.

Mais des experts, des médias et l’opinion publique ont pointé du doigt les dysfonctionnements de l’État affaibli durant la crise financière de la dernière décennie.  

Après une grève de 24 heures du secteur public mercredi dernier, les syndicats du public et du privé ont appelé à une nouvelle « grève générale » jeudi pour réclamer « une enquête approfondie sur les causes de l’accident et révéler les responsables », selon un communiqué de la Confédération des salariés, GSEE.