(Bruxelles) Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a pour la première fois mardi évoqué publiquement l’hypothèse d’une entrée de la Finlande avant la Suède dans l’alliance, tout en affirmant chercher à obtenir « le plus rapidement possible » les dernières ratifications de la Turquie et la Hongrie pour les deux pays.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait suggéré début février pour la première fois que le Parlement turc pourrait ratifier l’adhésion de la Finlande sans celle, déposée conjointement, de la Suède, fermement bloquée par Ankara.

« La question principale n’est pas de savoir si les adhésions de la Finlande et de la Suède sont ratifiées ensemble, mais qu’elles soient toutes deux ratifiées dès que possible », a déclaré M. Stoltenberg lors d’une réunion des ministres de la Défense de l’Alliance à Bruxelles.

« Je suis persuadé qu’elles le seront toutes les deux et je travaille dur pour qu’elles soient ratifiées le plus rapidement possible », a-t-il ajouté.

Les dirigeants des 30 pays membres de l’OTAN ont pris la décision d’inviter la Suède et la Finlande à rejoindre l’Alliance lors de leur sommet à Madrid en juillet 2022.

Trente pays ont signé les protocoles d’adhésion et 28 les ont ratifiés. Seules la Turquie et la Hongrie n’ont pas encore fait ratifier leur accord.

Lors d’une conférence de presse à Stockholm avec son homologue suédois, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a insisté pour que Stockholm et Helsinki puissent entrer dans l’OTAN avant le prochain sommet de l’alliance, en juillet à Vilnius.

« La Suède et la Finlande remplissent les conditions que nous avions fixées à Madrid, donc pour l’OTAN dans sa totalité, il est très important que la Suède et la Finlande adhèrent avant le prochain sommet », a déclaré la ministre allemande.

La décision des autorités suédoises d’autoriser une manifestation devant l’ambassade de Turquie à Stockholm, au cours de laquelle un Coran a été brûlé, a provoqué l’ire d’Ankara qui a mis un coup d’arrêt aux négociations après le report d’une réunion tripartite prévue pour février.

Les dirigeants des deux pays ont réaffirmé leur volonté de la rejoindre ensemble.

Mais l’hypothèse d’une adhésion séparée est désormais régulièrement évoquée et une majorité de Finlandais se sont dits favorables à ce que leur pays entre dans l’OTAN sans attendre la Suède.

Une adhésion séparée serait « regrettable », a commenté mardi le premier ministre suédois Ulf Kristersson. « Mais j’ai du respect pour la Finlande et seule la Turquie prend les décisions turques ».

L’organisation des élections présidentielle et législatives en Turquie en mai pourrait retarder la ratification des adhésions, car les travaux de la grande assemblée devraient être suspendus en mars.  

Le séisme qui a dévasté le sud du pays pourrait toutefois entraîner le report de la date des élections.

La Suède et la Finlande sont déjà très intégrées au sein de l’OTAN avec leur statut de pays invités.  

Ils participent à toutes les réunions et ont obtenu des garanties de sécurité des principales puissances de l’alliance, États-Unis en tête.