(Kyiv) Le président Volodymyr Zelensky a annoncé mardi soir avoir révoqué la citoyenneté ukrainienne du riche homme d’affaires Viktor Medvedtchouk, un proche de Vladimir Poutine, accusé par Kyiv de haute trahison en faveur de la Russie.

« Sur la base de documents préparés par les services de sécurité et le Service national des migrations, et conformément à la Constitution de notre État, j’ai décidé de révoquer la citoyenneté de quatre personnes », dont M. Medvedtchouk et trois autres hommes politiques, a-t-il déclaré.  

Viktor Medvedtchouk, 68 ans, avait été livré à la Russie dans un échange de prisonniers entre Kyiv et Moscou fin septembre 2022 après avoir été emprisonné plus de cinq mois en Ukraine.

Cet ancien député, né en Sibérie (Russie), était considéré comme l’homme de Vladimir Poutine en Ukraine, où il a défendu ses intérêts pendant plus de 20 ans après avoir fait connaissance au début des années 2000.

Dans la foulée de l’invasion russe le 24 février, ce richissime homme d’affaires avait fui son assignation à résidence, disparaissant dans la nature avant d’être arrêté dans sa fuite par les forces spéciales ukrainiennes le 12 avril.

Vêtu d’un uniforme militaire, menotté et les cheveux ébouriffés, ce multimillionnaire, jadis un des hommes les plus influents d’Ukraine, n’apparaissait alors plus que comme l’ombre de lui-même sur les images diffusées par les services ukrainiens.

Déjà frappé par des sanctions américaines pour son rôle dans l’annexion de la Crimée en 2014, M. Medvedtchouk est également sous sanctions britanniques.

Outre M. Medvedtchouk, sont concernés par la décision de M. Zelensky Taras Kozak, Renat Kouzmine et Andriï Derkatch, tous les trois des hommes politiques ukrainiens soupçonnés de liens importants avec la Russie.  

« Si les députés du peuple choisissent de servir non pas le peuple ukrainien, mais les meurtriers qui sont venus en Ukraine, alors nos actions seront appropriées », s’est défendu mardi soir Volodymyr Zelensky dans son allocution.

Il n’a pas évoqué dans son message la citoyenneté russe présumée des personnes visées.