(Nations unies) La Russie a répété mardi devant le Conseil de sécurité de l’ONU ses accusations contre l’Ukraine, qui selon elle préparerait une « bombe sale », disant « douter » que des inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) puissent prouver que ce n’est pas le cas.

À l’initiative de la Russie, qui avait envoyé une lettre en ce sens au Conseil et au secrétaire général de l’ONU, le Conseil de sécurité a discuté mardi à huis clos de ces allégations contre Kyiv, déjà balayées par l’Ukraine et les Occidentaux.

« Nous pensons que c’est un danger très grave, une menace sérieuse », a déclaré à l’issue de la réunion l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU Dmitry Polyanskiy.

« L’Ukraine a les capacités et l’Ukraine a les motifs de le faire, parce que le régime de (Volodymyr) Zelensky veut éviter la défaite et veut impliquer l’OTAN dans une confrontation directe avec la Russie », a-t-il ajouté, pointant du doigt deux structures capables de fabriquer ces bombes « pas sophistiquées » en Ukraine.

Moscou a évoqué pour la première fois ces accusations dimanche lors de conversations téléphoniques entre le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou et ses homologues américain, français, britannique et turc, évoquant « d’éventuelles provocations de la part de l’Ukraine avec recours à une “bombe sale” ».

Paris, Londres et Washington ont fustigé ensemble lundi des déclarations « fausses » de Moscou. « Personne ne serait dupe d’une tentative d’utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade », ont-ils souligné dans une déclaration commune.

« Nous n’avons ni vu ni entendu de nouvelles preuves lors de cette réunion privée », a déclaré mardi à l’issue de la réunion du Conseil de sécurité l’ambassadeur britannique adjoint James Kariuki, dénonçant la « désinformation » de la Russie.

« L’Ukraine n’a rien à cacher, des inspecteurs de l’AIEA sont en chemin », a-t-il ajouté.

À la demande de Kyiv qui a sollicité l’envoi d’experts, l’AIEA a confirmé lundi une visite « dans les prochains jours » des deux structures concernées.

« Je doute vraiment qu’il soit possible d’être certain à 100 % qu’il n’y a pas d’activités de ce genre, même après cette visite », a commenté Dmitry Polyanskiy, estimant qu’il était « très difficile de détecter les activités visant à créer ces bombes sales ».

Une bombe radiologique ou « bombe sale » est constituée d’explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs destinés à être disséminés en poussière au moment de l’explosion.

Deux autres réunions du Conseil de sécurité sont prévues cette semaine à la demande de la Russie. L’une mercredi pour expliquer les raisons de son refus d’une enquête de l’ONU sur les drones iraniens fournis selon les Occidentaux à Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine ; l’autre jeudi sur des accusations russes de présence d’armes biologiques en Ukraine.