(Stockholm) La Suède a refusé lundi de donner accès à la Russie à son enquête sur le sabotage présumé des gazoducs Nord Stream 1 et 2, suggérant à Moscou de mener sa propre investigation sur place en mer Baltique.

« En Suède, les enquêtes préliminaires sont confidentielles, et c’est évidemment le cas dans ce dossier », a déclaré la première ministre démissionnaire Magdalena Andersson, lors d’une conférence de presse.

Cette déclaration intervient après des demandes répétées de Moscou d’être associé aux enquêtes ouvertes par le Danemark et la Suède sur les explosions survenues il y a deux semaines.

Les énormes fuites de gaz, provoquées selon les enquêteurs par des détonations sous-marines sur les deux pipelines le 26 septembre, sont situées dans les eaux internationales.  

Chaque nation y est libre de mener sa propre enquête, a souligné Mme Andersson, qui assure l’intérim avant la formation d’un gouvernement de droite.

La Suède avait interdit d’accès un périmètre la semaine dernière pour les besoins de sa propre enquête.

« Maintenant, nous avons levé ce blocus et il est possible pour d’autres navires de se rendre dans la zone », a indiqué Mme Andersson, précisant qu’à sa connaissance Moscou n’avait pas encore inspecté les lieux des fuites, situées au large de l’île danoise de Bornholm, dans le sud de la mer Baltique.

Des pièces à conviction ont été prélevées lors des premières inspections des enquêteurs suédois et « sont actuellement analysées dans nos laboratoires », a-t-elle dit.

La Russie avait exigé mercredi de participer à l’enquête sur les fuites des deux gazoducs.

Côté danois, le chef de la diplomatie Jeppe Kofod avait dit le 28 septembre avoir « informé la Russie » des débuts de l’enquête de son pays.

« Mais nous n’avons aucune envie de parler à la Russie. Nous voulons aller au fond des choses, et nous le faisons avec nos alliés », avait-il affirmé.

Vendredi, l’ambassade de Russie s’était plainte de ne pas être associée à l’enquête, jugeant que « la réticence de la partie danoise à impliquer les représentants de la Russie dans l’enquête en cours nuit à sa crédibilité ».

L’Allemagne, le Danemark et la Suède avaient déjà annoncé début octobre leur intention de monter un groupe d’enquête conjoint au niveau de leurs polices respectives.