(Saumos) Dans le Sud-Ouest, plusieurs incendies toujours en cours ont brûlé 400 hectares dans le sud de la Charente jeudi soir, alors que les pompiers de la région, marquée par de multiples feux cet été, venaient de fixer un gigantesque incendie dans le département voisin de la Gironde, quelques heures plus tôt.

En Charente, plusieurs foyers, toujours actifs, ont ravagé des forêts de pins et de feuillus de trois communes situées à une trentaine de kilomètres au sud d’Angoulême, mobilisant quatre Canadair, trois Dash et deux hélicoptères et près de 580 sapeurs-pompiers, a indiqué la préfecture dans un communiqué jeudi soir.

Dans la zone, les autorités ont recensé un total de 16 départs de feu dans la journée, entraînant ce que le journal régional La Charente Libre décrit à ce stade comme « le plus gros incendie qu’ait connu la Charente dans son histoire ».

Dans le département voisin de la Gironde, marquée par une série de feux de forêt gigantesques tout au long d’un été historiquement sec, un incendie qui a ravagé 3400 hectares depuis lundi est désormais « fixé ».

« On est sur un feu stabilisé, qui reste dans les limites qui sont celles qu’on lui connaît depuis plus de 24 heures, ce qui nous permet de le déclarer fixé », a annoncé vers 17 h le sous-préfets de Lesparre-Médoc Fabrice Thibier devant la presse.

Sur place, dans cette zone du sud du Médoc située entre la côte Atlantique et l’agglomération bordelaise, « la situation est favorable parce que la météo est bien meilleure », a expliqué le colonel des pompiers de Gironde Charles Lafourcade.

« Un vent d’ouest fort a apporté de l’humidité », avec un taux d’humidité de l’air « supérieur à 50 % » tout au long de la journée de jeudi.

Pour vendredi, « on a les mêmes prévisions, donc le feu ne devrait pas bouger. On a des moyens aériens et au sol qui tiennent ce périmètre », a assuré M. Lafourcade, estimant que le feu sera « maîtrisé », c’est-à-dire sous contrôle et sans flammes importantes, d’ici « quelques jours ».

Dans les communes de Saumos et Saint-Hélène, situées entre la station balnéaire de Lacanau et Bordeaux, 1700 personnes sur plus de 1800 évacuées depuis lundi ont été autorisés à regagner leur domicile dès 18 h, a indiqué la préfecture.

Pour le maire de Saint-Hélène Lionel Montillaud, « c’est un immense soulagement parce que les gens ont été inquiets, bousculés par la démarche de les évacuer, ça va les rassurer aussi sur l’état de leur habitation et leur confort évidemment ».

« Toutes les pistes explorées »

« On est quand même en risque incendie de forêt orange dans le département, » a rappelé le sous-préfet Fabrice Thibier. « On réintègre, mais avec beaucoup de prudence. On est un peu encore dans la crise puisque le feu n’est pas encore déclaré éteint ».

La zone qui a brûlé restera interdite d’accès jusqu’à nouvel ordre, pour laisser notamment 700 pompiers et la Défense des forêts contre les incendies (DFCI) abattre des arbres endommagés et arroser les parcelles brûlées.

Une enquête judiciaire a été ouverte sur l’origine de l’incendie et « toutes les pistes sont explorées et aucune n’est plus privilégiée », a indiqué jeudi soir le parquet de Bordeaux à l’AFP, après avoir un temps évoqué « la piste criminelle » en début de semaine.  

Dans la nuit de mercredi à jeudi, selon l’observatoire régional de l’air Atmo Nouvelle-Aquitaine, « un nouveau vent, venu d’ouest, a dirigé le panache de fumée directement vers l’agglomération bordelaise », et « le département doit s’attendre à un dépassement du seuil réglementaire des particules en suspension » également vendredi.

Les odeurs de bois brûlé étaient encore présentes dans l’air de Bordeaux jeudi après-midi.

Ce feu est le quatrième d’ampleur en Gironde cet été. Près de 30 000 hectares avaient déjà brûlé depuis juillet lors de trois gigantesques incendies, à La Teste-de-Buch et Landiras à deux reprises, dans un contexte de sécheresse historique.