(Riga) La Lettonie a démoli jeudi à Riga un monument datant de l’ère soviétique, conformément à la législation mise en place après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et malgré les protestations de la minorité russe de cet État balte.

Des engins de démolition ont été utilisés pour enlever le mémorial de la Seconde Guerre mondiale, haut de 79 mètres, selon un journaliste de l’AFP présent sur place, monument qui était devenu un point de ralliement pour les partisans du Kremlin en Lettonie.

La Lettonie, comme ses voisins baltes la Lituanie et l’Estonie, fait partie de l’union européenne et de l’OTAN et s’est résolument positionnée en soutien à l’Ukraine depuis l’invasion russe.

Le monument a été construit entre 1979 et 1985 pour commémorer la victoire de l’armée soviétique sur l’Allemagne nazie.

Chaque année, des milliers de Russes de Lettonie qui constituent environ 30 % de la population se rassemblent le 9 mai pour commémorer la victoire de 1945.

Mais la plupart des Lettons perçoivent cette date comme le début d’une occupation soviétique de près de 50 ans qui s’est achevée en 1991.

Presque tous les monuments et plaques de l’ère soviétique, à l’exception de ceux situés dans les cimetières militaires, ont été supprimés en 1991, le monument de Riga étant protégé par un traité de 1994 entre la République de Lettonie et la Fédération de Russie.  

En mai, le parlement letton a voté pour amender ce traité, ce qui a privé le monument de protection juridique.  

En 1997, un groupe de militants avait tenté de démolir le monument à la dynamite mais l’explosion s’était déclenchée prématurément, tuant deux personnes.

Les débats sur le démantèlement ont repris immédiatement après l’attaque russe contre l’Ukraine, en particulier après la découverte de charniers à Boutcha, près de Kyiv.